Près de 198.900 personnes sont engagées en tant que sapeurs-pompiers volontaires en France, soit 79% des effectifs. Un engagement bénévole, donc non rémunéré, réalisé en parallèle de leur activité principale.
Un homme a reconnu ce jeudi avoir déclenché plusieurs incendies de forêt dans l’Hérault ces dernières semaines. Âgé de 36 ans et élu de son village, il était pompier volontaire. Le 15 juillet dernier, un adjudant-chef volontaire, Martial Morin, est mort après avoir fait un malaise en intervention sur l’incendie de la Montagnette, dans les Bouches-du-Rhône.
Sur les incendies qui font rage en France, comme sur de nombreuses interventions, les sapeurs-pompiers volontaires (SPV) sont énormément mobilisés et se retrouvent en première ligne. En fait, selon le site officiel des sapeurs-pompiers, ils représentent 79% des sapeurs-pompiers en France. Qui sont les sapeurs-pompiers volontaires et quel rôle exercent-ils?
Un statut de bénévole
Près de 198.900 personnes sont engagées en tant que sapeurs-pompiers volontaires en France. Parallèlement, seulement 40.200 sapeurs-pompiers sont des professionnels, c’est-à-dire qu’il s’agit là de leur activité professionnelle principale. A l’inverse, les volontaires exercent en parallèle de leur métier ou de leurs études. Toutefois, nombreux sont les pompiers qui possèdent un double titre: sapeur-pompier professionnel et volontaire dans leur temps libre.
Le cadre juridique définit « l’engagement citoyen en qualité de sapeur-pompier volontaire comme une activité reposant sur le volontariat et le bénévolat, exercée dans des conditions qui lui sont propres ». Le pompier-volontaire donc un statut de bénévole et non de salarié ou de fonctionnaire.
Malgré ce statut particulier, les sapeurs-pompiers volontaires participent à l’ensemble des missions de sécurité civile confiées aux pompiers. Selon le ministère de l’Intérieur, ils réalisent à eux seuls 66% des interventions quotidiennes.
Participent à l’ensemble des missions
Ainsi, ils peuvent être mobilisés sur les missions de secours à personnes et de secours routier, d’incendies ou d’autres opérations dites « diverses » comme la protection des personnes, des biens et de l’environnement.
Il est également possible de s’engager en tant que sapeur-pompier volontaire en « mission unique secours à personne ». Ce type d’engagement s’adresse, par conséquent, aux personnes ne souhaitant pas, par exemple, intervenir sur les missions d’incendies ou ayant des restrictions d’aptitude médicale.
De plus, certains pompiers volontaires font partie du Service de Santé et Secours Médical (SSSM). Ce service concerne les médecins, pharmaciens, infirmiers, psychologues ou vétérinaires.
Gardes et astreintes
Les sapeurs-pompiers volontaires doivent honorer des gardes, en plus de leur activité principale. Il s’agit de périodes où ils sont à la caserne ou au centre de secours et sont prioritairement affectés aux missions qui interviennent au cours de cette période. S’il n’y a pas d’interventions, les volontaires restent à la caserne et doivent se consacrer à d’autres tâches comme l’entraînement physique, l’entretien du matériel ou des tâches administratives.
En fonction de leurs obligations, les sapeurs-pompiers volontaires effectuent des gardes régulières de 12 ou de 24 heures pendant le week-end. Leur emploi du temps s’étend également sur les jours fériés et les soirs après les heures normales de travail (de 19h à 7h généralement).
En plus des gardes, les sapeurs-pompiers volontaires peuvent aussi être « d’astreinte ». Ils n’ont pas besoin d’être présents à la caserne mais doivent rester dans « un rayon très restreint de la base sans être forcément disponible en permanence », détaille le site Devenir-pompier, et peuvent donc être appelés en renfort.
Selon le site des sapeurs-pompiers de France, les volontaires sont mobilisés sur six interventions par mois en moyenne.
8,08€ par heure passée en intervention
Pour jongler entre leur activité principale et leur engagement bénévole, l’organisation du temps des sapeurs-pompiers volontaires est bien établie. Les pompiers volontaires qui exercent un métier doivent établir un planning de disponibilités avec leur employeur et le chef du Service Départemental d’Incendie et de Secours (Sdis). En contrepartie, les entreprises de ces salariés bénéficient elles d’avantages fiscaux.
Une convention de partenariat est également signée, stipulant clairement que l’employé est également pompier volontaire et qu’il doit libérer du temps pendant ces heures de travail pour des formations ou pour répondre à des interventions d’urgence.
L’activité de sapeur-pompier volontaire n’est pas un travail, c’est un engagement citoyen, il n’est donc pas rémunéré mais seulement indemnisé. Actuellement, l’indemnité horaire pour un sapeur est de 8,08€ par heure passée en intervention. Un chiffre qui augmente selon le grade et qui atteint 12,15€ pour un officier. Les indemnités sont rehaussées les dimanches, jours fériés et pour les horaires de nuit.
Seulement 17% de femmes
Il est possible de s’engager comme pompier volontaire entre 16 et 60 ans, au-delà de cette limite d’âge, les personnes peuvent rejoindre la réserve des sapeurs-pompiers. La formation initiale comprend une trentaine de jours répartis sur un à trois ans. En revanche, le volontaire peut intervenir sur des opérations avant même la fin de cette formation.
Pour rejoindre le contingent, des conditions d’aptitude médicale et physiques doivent être remplies. Les pompiers s’engagent pour une période de cinq ans. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, la durée moyenne d’engagement des sapeurs-pompiers volontaires est de 11 ans et 7 mois.
Toutefois, il y a une importante disparité entre les hommes et les femmes, les premiers restant en moyenne 5 années de plus. L’ensemble des missions des sapeurs-pompiers peut être exercé par des femmes seulement depuis 1976. En 2017, elles ne représentaient que 17% des effectifs de sapeurs-pompiers volontaires.
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