Des chercheurs français et chinois ont découvert qu’il existait une « forme d’immunité sociale » chez les plantes. En échangeant, elles se transforment pour devenir plus fortes face à des maladies.
Et si on avait trouvé la solution naturelle pour éradiquer les maladies des plantes? C’est en tout cas ce qu’indique l’étude publiée dans la revue scientifique PLOS Biology le 12 septembre dernier. Selon les chercheurs, il existerait une « forme d’immunité sociale » chez les végétaux.
Les spécialistes de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae), de l’Institut Agro Montpellier, du Cirad, du CNRS et de la Yunnan Agricultural University (Chine) ont analysé le comportement de blé et de riz face à l’agression d’un champignon pathogène.
En échangeant des informations, les plantent se transforment pour devenir plus résistantes face à une agression extérieure. Parfois, cette entraide réduit de près de 90% la sensibilité de la plante aux maladies, c’est-à-dire autant que leurs propres gènes de résistance.
« On avait déjà observé chez les animaux sociaux ce que l’on appelle l’immunité de groupe », rappelle au Parisien Jean-Benoît Morel, directeur de recherche à l’Inrae et spécialiste de la physiologie des plantes. Autrement dit, pour prévenir la propagation de certains virus, certaines espèces augmentent leurs défenses immunitaires pour se protéger elles et leur groupe.
Résistance des plantes
Les universitaires ont donc voulu étudier en conditions contrôlées 201 paires de plantes qui associaient deux variétés de riz ou deux variétés de blé. Ils leur ont ensuite injecté des champignons pathogènes s’attaquant aux feuilles et ont observé leur sensibilité à la maladie selon qu’elles évoluaient avec une plante identique ou une voisine d’une autre variété.
Résultat: dans environ 11 % des mélanges de même espèce, les interactions de plante à plante réduisent la sensibilité aux maladies. « Les plantes échangent des signaux dans le sol qui leur permettent de se reconnaître entre elles. Et lorsqu’on mélange dans un même pot deux variétés différentes d’une même espèce, chacune devient plus résistante », détaille Jean François Morel au quotidien. La preuve, selon lui, que « les plantes arrivent d’une certaine manière à se parler ».
Ces résultats mettent ainsi en évidence les avantages de l’utilisation de ce type de culture. Des méthodes plus respectueuses de l’environnement qui pourraient permettre, par exemple, de réduire l’usage des pesticides et autres produits chimiques.
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