Un employé d’une société de nettoyage a coupé le disjoncteur alimentant un congélateur qui contenait des échantillons portant sur la photosynthèse sur lesquels des scientifiques travaillaient depuis de nombreuses années.
Un agent d’entretien a détruit de nombreux échantillons scientifiques en débranchant un congélateur en raison d’une alarme « agaçante », rapportent plusieurs médias américains dont NBC News à l’occasion de l’ouverture du procès aux États-Unis
Les faits remontent à 2020 et ont lieu au sein du laboratoire de l’institut polytechnique de Rensselaer à Troy dans l’État de New York. Des recherches menées au sein de ce laboratoire, portant sur la photosynthèse, sont présentées comme ayant un potentiel « révolutionnaire » pour le développement des panneaux solaires.
Un panneau pourtant affiché
Quelques jours avant l’arrêt du congélateur, une alarme s’est enclenchée pour alerter sur une montée de température supérieure à 3°C. Un imprévu qui n’a pas présenté de risques pour les cultures cellulaires, les échantillons et la recherche selon le professeur K. V. Lakshmi, responsable du département de chimie et de biologie au sein de l’institut.
À l’époque, la pandémie de Covid-19 perturbe les services d’intervention: il faut alors attendre une semaine pour que le congélateur soit réparé. Un panneau a donc été apposé sur la porte du congélateur le temps que l’intervention ait lieu. Il est écrit sur celui-ci que le congélateur émettait des bips car il était en cours de réparation, et qu’il ne fallait ni le déplacer, ni le débrancher.
« Vous pouvez appuyez sur le bouton d’alarme pendant 5 à 10 secondes si vous souhaitez couper le son », est-il encore indiqué sur le panneau.
Ce n’est que quelques jours après, lorsque l’alarme a commencé à retentir, que l’agent en charge de l’entretien présent éteint le disjoncteur fournissant de l’électricité au congélateur.
50°C de différence
Selon le New York Post, un rapport déposé par le personnel de la sécurité publique de l’institut a précisé que le nettoyeur pensait être en train d’activer le disjoncteur, alors qu’il l’éteignait. Lors de la découverte de l’erreur par les chercheurs, la température du congélateur était passée à -30°C. Problème: ils sont censés être stockés à -80°C.
Conséquence: la majorité des échantillons ont été « compromis, détruits et rendus irrécupérables, démolissant plus de 20 ans de recherche » selon l’action en justice déposée par les avocats de l’institut polytechnique de Rensselaer. Un préjudice évalué à 1 million de dollars selon ces avocats.
L’institut a donc décidé de poursuivre la société de nettoyage pour formation inappropriée de ses salariés. Selon l’hebdomadaire américain Times Union, cette société avait conclu un contrat de 1,4 million de dollars pour nettoyer l’institut polytechnique de Rensselaer.
Selon l’avocat des plaignants Michael Ginsberg, interrogé par NBC News, l’employé de nettoyage avait entendu des « alarmes ennuyeuses » et « ne semblait toujours pas croire qu’il avait fait quelque chose de mal, mais essayait simplement d’aider ».
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