Tsuchinshan-ATLAS se rapproche de la Terre et sera bientôt visible dans l'hémisphère nord

Pour la première fois depuis 80.000 ans, ce corps céleste se rapproche de notre planète et devrait, dans les jours à venir, offrir un magnifique spectacle aux plus observateurs.

Elle est appelée C/2023 A3, Tsuchinshan-Atlas, ou tout simplement la « comète du siècle », selon certains spécialistes. Ce phénomène astral d’une ampleur considérable, qui voyage dans les cieux depuis des millions d’années, se rapproche de plus en plus de la Terre pour la première fois depuis 80.000 ans, à la plus grande joie des amateurs d’astronomie, indique le site Futura-Sciences.

Visible dans l’hémisphère nord à partir du 13 octobre

Le petit corps de roche et de glace a été détecté en janvier 2023 par l’observatoire chinois de la Montagne pourpre (Tsuchinshan), ce qui lui vaut la première moitié de son nom. Il doit la deuxième à la confirmation de son existence par un télescope du programme sud-africain ATLAS.

Jusqu’ici, il fallait être dans l’hémisphère Sud pour espérer la voir à l’oeil nu. Sur le réseau social X, de nombreux internautes situés dans cette zone ont déjà immortalisé son passage.

Dans l’hémisphère Nord, elle sera visible à partir du 13 octobre, jusqu’au 30 du même mois. Si la météo s’y prête « elle sautera aux yeux » chaque soir en regardant « dans la direction du soleil couchant », selon Lucie Maquet, astronome à l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), situé au sein de l’Observatoire de Paris-PSL.

L’étude de sa course est trop courte, « à peine une année de recul », pour savoir précisément le chemin qu’elle a suivi jusqu’ici, ajoute-t-elle. Elle suit une orbite « qui n’est pas fermée », avec des modèles laissant penser qu’elle a pu se trouver jusqu’à 400.000 fois la distance Terre-Soleil avant d’arriver jusqu’à nous.

Risques de destruction

Vendredi en fin d’après-midi, la comète qui voyage à la vitesse de 240.000 km/h depuis le nuage d’Oort a « risqué » sa vie en passant au plus près du Soleil. Quand les comètes se rapprochent de notre étoile, la glace contenue dans leur noyau se sublime et laisse s’échapper une longue traîne de poussière, reflétant la lumière solaire.

Cette chevelure caractéristique, la coma, est aussi le signe que l’objet « dégaze ». Toute la question étant de savoir si ce dégazage ne sera pas trop important, au risque de désintégrer le visiteur imprudent.

Une catastrophe « toujours possible », selon l’astronome, car l’assemblage de glace et de cailloux « peut très bien ne pas résister à la force de gravité du Soleil ». La bonne nouvelle est que C/2023 A3 semble dotée d’un noyau très massif, et donc « il y a de bonnes chances de penser qu’elle va survivre » à ce passage.

Les premières prévisions, revues à la baisse depuis, laissaient penser qu’elle aurait une luminosité exceptionnelle en passant près de la Terre. « C’est un peu la surprise au dernier moment, mais en tout cas ça va être une comète brillante, ça c’est sûr », selon Lucie Maquet.

Parcours imprévisible

Quant à sa course future, elle est imprévisible. Son odyssée solaire ne sera pas sans conséquence sur son orbite, perturbée par la gravité des astres qu’elle aura croisés et par la cure d’amaigrissement infligée par le Soleil.

Elle suit une orbite qui n’est pas fermée, avec des modèles laissant penser qu’elle a pu se trouver jusqu’à 400.000 fois la distance Terre-Soleil avant d’arriver jusqu’à nous.

Les modèles utilisés prédisent, sans engagement aucun, qu’elle pourrait être « éjectée du système solaire, pour aller se perdre entre les étoiles », selon le bulletin de septembre de l’IMCCE.

Tout dépendra in fine des rencontres que C/2023 A3 fera pendant son trajet à travers le nuage d’Oort, d’ici quelques milliers d’années. Il suffirait, remarque l’astronome, qu’elle y « rencontre un corps qui la dévie assez, pour qu’elle revienne faire un tour dans le système solaire ».

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