L’objectif de la Nasa est d’analyser l’impact du confinement à long terme sur les quatre personnes volontaires, et de les soumettre à plusieurs épreuves que les astronautes pourraient rencontrer lors d’un futur voyage sur la planète rouge.
Seul sur Mars, ou presque. Depuis ce lundi, quatre confinés volontaires ont pris place au sein de Mars Dune Alpha, une habitation de 160m² qui est en fait un simulateur de vie sur Mars installé à Houston.
L’objectif est simple: analyser sur plus d’une année les réactions quotidiennes de ces individus confinés, deux hommes et deux femmes, ainsi que leurs rapports, leur organisation et leur état psychologique face à des situations de stress. Les élus ne sont pas des astronautes professionnels et n’ont jamais voyagé dans l’espace.
« On va voir ce qui se passe, comment ils se supportent, comment ils vivent ensemble, combien de temps ils arrivent à tenir sans disputes. C’est tout ça qu’on va observer pendant 378 jours pour apprendre ce qui pourrait se passer sur un équipage martien », indique à BFMTV Marie-Ange Sanguy, rédactrice en chef d’Espace et expérimentation.
« Immense défi »
Parmi les quatre personnes choisies, une biologiste canadienne de 52 ans, Kelly Haston. « J’ai vraiment hâte, mais je suis aussi réaliste. C’est un immense défi », a-t-elle dit en mai dernier.
Lorsqu’elle a appris que la Nasa recherchait des volontaires, elle n’a pas hésité: « J’ai immédiatement rempli le formulaire de candidature », raconte-t-elle. « Cela correspond à beaucoup de mes objectifs dans la vie, explorer différentes manières de faire de la recherche. » Avec les autres volontaires, un ingénieur, un médecin urgentiste et une infirmière, ils se sont rencontrés lors du processus de sélection.
« On s’entend vraiment très, très bien », se réjouit celle qui a été nommée « commandante ». Voir comment « nous allons devenir un groupe soudé et performant est l’une des parties les plus enthousiasmantes de la mission », relève-t-elle.
Pièce spéciale Mars
Les volontaires ont à disposition une chambre par personne, mais également une cuisine et une salle de sport, le tout dans une habitation réalisée grâce à l’impression 3D. Ils auront également accès à une zone où l’environnement martien est recréé, dans laquelle se trouve une station météo, une serre ainsi qu’un appareil pour fabriquer des briques.
Les chercheurs seront également confrontés à plusieurs épreuves, dont une simulation de retard de communication avec la Nasa, ou encore une panne d’équipements. Pour autant, certains spécialistes doutent de l’efficacité d’une telle expérience.
« On est sur Terre, on est à Houston près de chez soi, s’il arrive quoi que ce soit on arrête et on rentre à la maison », dit à BFMTV Jean-Loup Chrétien, astronaute et premier français dans l’espace en 1980.
Cette mission est la première des trois prévues par la Nasa, regroupées sous l’intitulé CHAPEA (Crew Health and Performance Exploration Analog). Une expérience d’un an simulant la vie sur Mars s’est déroulée en 2015-2016 à Hawaï. La Nasa y participait mais elle n’était pas directement aux manettes de ces missions nommées HI-SEAS.
Avec son programme Artémis, l’agence spatiale américaine a lancé le retour des humains sur la Lune, qui vise à préparer un voyage vers Mars – peut-être vers la fin des années 2030.
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