Pourquoi observe-t-on une recrudescence des aurores boréales en France ces derniers mois?

Dimanche soir, des aurores boréales ont illuminé le ciel français, alors qu’elles sont normalement cantonnées aux pôles. Un phénomène qui s’explique par une recrudescence de l’activité solaire.

Mais que se passe-t-il dans les étoiles? Dimanche soir, pour la deuxième fois de l’année, des aurores boréales ont été observées dans le ciel français. À Toulouse, dans les Alpes, en Lorraine ou encore dans les Hauts-de-France, des Français ont pu s’émerveiller devant le spectacle offert, où le ciel nocturne s’est paré de taches colorées.

Déjà observées dans la nuit du 27 au 28 février, les aurores boréales, ou australes quand elles ont lieu dans l’hémisphère sud, sont en recrudescence dans le ciel français, et plus généralement à des latitudes anormalement basses depuis le début de l’année. Alors qu’elles sont normalement cantonnées aux pôles de notre planète, soit aux territoires autour de l’Arctique et de l’Antarctique.

Les tempêtes solaires en cause

Les aurores sont causées par l’activité à la surface du Soleil et les tempêtes qui le secouent, plus précisément les éjections de masse coronale. Ces dernières envoient dans l’espace des nuages de particules électriquement chargées, rapporte l’Observatoire de Greenwich.

Une minorité d’entre elles sont capturées dans le champ magnétique de la Terre, et se concentrent habituellement dans ses pôles magnétiques. En rencontrant les atomes et les molécules de notre atmosphère, les particules solaires les « excitent », ce qui conduit à la création d’aurores boréales.

Pour les couleurs, elles sont à lier aux gaz. L’oxygène vire au vert ou au rouge, et le nitrogène au bleu et au violet. Les motifs ondulés et les « rideaux » de lumière des aurores sont causés par la force du champ magnétique terrestre.

Aurores boréales depuis le hublot

Mais quand les tempêtes solaires sont particulièrement importantes, ou que l’activité à la surface de l’étoile est en recrudescence, les aurores boréales le sont aussi, et s’aventurent à des latitudes qui leur sont habituellement étrangères.

En plus des aurores récemment observées en France, le phénomène a aussi été rapporté ces dernières semaines dans le Sud-Est de l’Angleterre mais également en Australie, rapporte CNN, ainsi qu’en Alabama et en Caroline du Nord aux États-Unis.

Fin février, un pilote d’un avion de la compagnie EasyJet reliant Reykjavik, en Islande, à Manchester, au Royaume-Uni, a même légèrement détourné son plan de vol pour permettre à tous ses passagers d’observer les aurores boréales qui avaient lieu de l’autre côté des hublots.

Un plasma qui voyage à 3,2 millions de km/h

Étudiée de près, l’activité solaire va dans ce sens. Le centre des prédictions météorologiques spatiales américain a pointé du doigt une puissante tempête géomagnétique, causée par une éruption solaire, le 21 avril. C’est cette dernière est à l’origine des aurores boréales observées en France dans la nuit de dimanche à lundi.

Le plasma a traversé notre système solaire a environ 3,2 millions de km/h, pour venir impacter la Terre le 23 avril. Cette tempête a été classée G4, sur une échelle qui en compte cinq. Il s’agit d’une des plus importantes tempêtes géomagnétiques enregistrées depuis six ans.

Plus tôt en mars, deux importantes éjections de masse coronale avaient déjà été observées. Selon l’agence météorologique britannique, l’augmentation de l’activité géomagnétique est causée par une zone « grande et magnétiquement complexe » du Soleil, appelée AR3234.

Le Soleil et son cycle de 11 ans

Cette activité solaire accrue n’est pas le fruit du hasard. Comme le soulignait en février sur Twitter l’astrophysicien Éric Lagedec, le Soleil suit un cycle de 11 ans, durant laquelle le niveau d’activité de ses éruptions fluctue. Son cycle 25, l’actuel, a débuté en décembre 2019 avec un minimum solaire, une période où l’étoile est active mais plus calme.

Cependant, nous approchons actuellement une période de maximum solaire, qui atteindra son pic en juillet 2025, mois qui sera marqué par une activité solaire accrue. Les aurores boréales actuellement observées à des latitudes anormalement basses ne sont donc que les prémices de ce qui pourrait se produire dans un peu plus de deux ans.

« Les événements énergétiques tels que les éruptions solaires et les éjections de masse coronale sont devenus plus fréquents au cours de l’année écoulée, et en particulier au cours du mois dernier, et nous nous attendons à ce que l’activité continue d’augmenter jusqu’à son apogée », a indiqué dans un communiqué relayé par CNN Rob Steenburgh, un scientifique spatial.

Des aurores boréales dans les Caraïbes en 1859

Comme le détaille le site du CNRS, ce n’est pas la première fois que notre ciel est chamboulé par l’activité solaire. L’événement le plus marquant remonte à 1859. Une éruption solaire baptisée « événement de Carrington » – la plus grosse jamais observée – avait très fortement perturbée les télécommunications par télégraphe électrique.

Mais plus impressionnant, des aurores avaient été observées sous les tropiques, notamment dans les Caraïbes. En 1986, une autre tempête solaire avait causé une coupure d’électricité au Québec de six heures. Car ces éruptions peuvent également avoir des conséquences sur nos moyens de télécommunication et nos satellites.

En 2003, c’est la Suède qui avait été plongée dans le noir pendant une heure. Et qui présage ce qui pourrait nous attendre en juillet 2025?

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