Facturé 40.000 dollars par an et par personne pour deux injections, le traitement pourrait coûter environ 40 dollars en version générique, selon une estimation dévoilée ce mardi 23 juillet par des chercheurs
Et si des chercheurs avaient trouvé un traitement accessible contre le sida? Dévoilé à la 25e Conférence internationale sur le sida, un anti-rétroviral, développé par le géant américain Gilead à partir de la molécule lenacapavir, pourrait changer la donne contre le sida, jugent nombre de spécialistes internationaux.
Seulement deux injections par an sont nécessaires, ce qui le rend bien plus facile à administrer que des comprimés quotidiens. Il est aussi testé comme médicament préventif (PrEP) pour éviter l’infection, avec une efficacité de 100% selon une récente étude préliminaire.
Ce traitement, qu’on reçoit « comme un vaccin », pourrait « arrêter la transmission du VIH » s’il était administré à des personnes à risque élevé, comme des homosexuels ou bisexuels, des travailleurs du sexe, des prisonniers ou des femmes jeunes, notamment en Afrique, a déclaré Andrew Hill, de l’université britannique de Liverpool, qui a présenté l’étude.
Un traitement aux alentours de 40 dollars
Le traitement qui coûte pas moins de quelque 40.000 dollars par personne chaque année, pourrait tomber autour de 40 dollars en version générique. Un petit prix justifié par les scientifiques sur une évaluation d’une hypothèse de commandes pour 10 millions de personnes.
Pour estimer le coût d’une version générique, les chercheurs ont, entre autres, discuté avec d’importants fabricants de génériques, en Chine et en Inde, a précisé Andrew Hill.
Il y a dix ans environ, cette équipe de chercheurs avait estimé que le traitement contre l’hépatite C de Gilead, alors facturé 84.000 dollars par patient, pourrait dégringoler à 100 dollars si des génériques étaient autorisés. « Désormais, cela coûte moins de 40 dollars de soigner l’hépatite C », a indiqué le scientifique.
« 1,3 million de personnes infectées par le VIH en 2023 »
Dans un entretien avec l’AFP publié ce lundi 22 juillet, la directrice exécutive de l’Onusida Winnie Byanyima a exhorté Gilead, à « entrer dans l’Histoire » en autorisant la fabrication de génériques de son antirétroviral.
Gilead, objet d’une campagne de pression de nombreuses personnalités et ONG, a affirmé ces derniers mois discuter « régulièrement » avec les acteurs de la lutte contre le VIH, « y compris les gouvernements et les ONG », pour un accès du traitement « au plus grand nombre possible ».
Si quelque 30 millions de personnes vivant avec le virus du sida dans le monde bénéficient d’un traitement antirétroviral, environ 10 millions en sont privées. Environ 1,3 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en 2023.
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