Selon le Centre de prévision météorologique spatial, les éruptions solaires devraient s’intensifier en 2024 avec de possibles répercussions sur la Terre.
Une fin d’année marquée par une éruption solaire. Quelques heures avant le passage à la nouvelle année ce dimanche 31 décembre à 22h55 (16h55 HNE), l’étoile la plus chaude de notre système solaire, est entrée en éruption, libérant ainsi une grande quantité d’énergie pendant plusieurs minutes.
Classée en catégorie X.5,0, « il s’agit également de la plus grande éruption observée depuis le 10 septembre 2017, date à laquelle une éruption X8,2 s’est produite », indique la NASA.
Les éruptions solaires, loin d’être des phénomènes rares, se manifestent sous forme d’ondes électromagnétiques allant des ondes radio, aux rayons gamma, en passant par les rayons X. Elles sont répertoriées en quatre catégories (B, C, M et X) en fonction de leur puissance. La classe X concerne les éruptions les plus intenses et le nombre qui l’accompagne, allant de 1 à 9, indique son niveau de force.
C’est le Solar Dynamics Observatory de la NASA, chargé d’observer le Soleil en permanence depuis 2010, qui a capturé une image de l’événement.
Risque d’un tsunami solaire?
L’éruption du 31 décembre 2023 classée X.5,0 s’est produite dans la même région que l’éruption de catégorie X2,8 du 14 décembre dernier. Une tache solaire, c’est-à-dire une partie de la surface du Soleil, nommée AR3536, s’est détachée de l’étoile.
Les éruptions solaires engendrent généralement des éjections de masse coronale (CME) qui prennent la forme d’une vague de plasma propulsée à très haute vitesse provoquant une « tempête géomagnétique », aussi appelé « tsunami solaire », susceptible d’affecter notre planète.
« Les CME mettent généralement plusieurs jours à arriver sur Terre, mais il a été observé que certaines des tempêtes les plus intenses arrivaient en 18 heures » renseigne la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Sur X (ex-Twitter), la NASA se veut rassurante. Elle rappelle que les éruptions solaires « ne peuvent pas traverser l’atmosphère terrestre pour affecter physiquement les humains au sol. Cependant, lorsqu’ils sont suffisamment intenses, ils peuvent perturber l’atmosphère dans la couche où voyagent les signaux GPS et de communication ».
« Les éruptions solaires peuvent avoir un impact sur les communications radio à haute fréquence, les réseaux électriques, les signaux de navigation et présenter des risques pour les engins spatiaux et les astronautes », précise l’agence spatiale américaine dans un communiqué.
Si les experts s’attendaient à ce que les CME frôlent la Terre ce mardi 2 janvier 2024, la NOAA indique que les éjections de plasma provoquées par l’éruption du 31 décembre 2023 sont actuellement « éloignées » de la Terre.
Cependant, si la tache solaire concernée par la dernière éruption continue son activité, d’autres éruptions pourraient se produire au cours des trois prochains jours, du 3 au 5 janvier précise la NOAA.
Selon le service national britannique de météorologie Met Office, les effets de l’éruption solaire se font surtout sentir dans les régions de l’hémisphère nord, où l’on observe des aurores boréales.
En effet, « l’aurore est un indicateur de tempête géomagnétique en cours », renseigne la NOAA.
Projection pour 2024
L’éruption solaire du 31 décembre 2023 est le signe d’une nouvelle année bien mouvementée. Le Centre de prévision météorologique spatial de la NOAA prévoit déjà un nouveau pic d’activité entre janvier et octobre 2024 avec nouvelles « taches solaires comprises entre 137 et 173 ».
Une prévision, suceptible d’évoluer au fil du temps et qui « sera continuellement mise à jour sur une base mensuelle à mesure que de nouvelles observations de taches solaires seront disponibles », a déclaré Mark Miesch, un scientifique du Cooperative Institute for Research in Environmental Sciences (CIRES) dans un communiqué.
La NOAA rappelle tout de même que « même les événements météorologiques spatiaux mineurs peuvent avoir des répercussions majeures ».
En février 2022, une tempête géomagnétique en apparence mineure avait pourtant brûlé 38 des 49 satellites Starlink de l’entreprise SpaceX, les empêchant ainsi d’atteindre leur orbite finale.
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