Les géomètres-experts de Haute-Savoie ont communiqué une nouvelle altitude officielle pour le Mont-Blanc ce jeudi. Une mesure basse comparée à celle des 20 dernières années, mais sur laquelle les géomètres appellent à ne pas tirer de conclusions hâtives.
4805 mètres et 59 centimètres, c’est la nouvelle altitude officielle du Mont-Blanc, soit 2,22 mètres de moins que lors de la précédente mesure en 2021, ont annoncé jeudi les géomètres-experts de Haute-Savoie.
Cette différence peut refléter les variations pluviométriques de l’été et a déjà été observé dans le passé, a noté Jean des Garets, président de la chambre départementale des géomètres de Haute-Savoie lors d’un point presse à Chamonix.
« Le mont Blanc pourrait très bien être beaucoup plus haut dans deux ans », lors de la prochaine mesure, a-t-il souligné.
Un sommet « en perpétuel mouvement »
En effet, les mesures relevées depuis 1863 indiquent des variations d’altitude d’année en année, comme le montre l’infographie ci-dessous.
L’objectif de ces mesures régulières est de modéliser la calotte glaciaire et de collecter des données scientifiques sur l’impact des évolutions climatiques sur les montagnes alpines.
« Après ces campagnes de mesures, nous avons déjà beaucoup appris: nous savons que le sommet est en perpétuel mouvement tant en altitude avec des variations de près de cinq mètres, qu’en position », a souligné Jean des Garets ce jeudi.
Des variations régulières, selon les géomètres
Ces variations n’ont rien d’étonnant, avertissent les géomètres, car « depuis la nuit des temps, l’altitude du mont Blanc oscille continuellement ». Le sommet « rocheux » de la montagne culmine à 4.792 m, mais c’est l’épaisseur de la couche de « neiges éternelles » qui le recouvre, fonctionnant comme une énorme congère, qui « varie en fonction des vents d’altitude et des précipitations », avaient-ils détaillé en 2021.
L’altitude du sommet varie également selon les saisons, le mont Blanc étant un complexe dunaire où le vent, plus violent en hiver, rabote davantage la neige qu’en été. Le sommet est donc plus haut à la fin de la belle saison qu’au printemps.
Alors que la fonte des glaciers s’accélère sous l’effet du réchauffement climatique, qui affecte particulièrement l’arc alpin, l’un des membres de l’équipe, Denis Borel, avait appelé à « rester humble » et à ne « pas tirer de conclusion hâtive sur des mesures qui ont été réalisées uniquement depuis les années 2001 avec la précision » actuelle.
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