Selon une étude publiée ce mardi 3 septembre, un astéroïde géant aurait fait pivoter sur son axe, Ganymède, la plus grande lune du système solaire appartenant à Jupiter.
Elle a échappé de peu l’extermination. La plus grande lune du système solaire, baptisée Ganymède, a été frappée par un ancien astéroïde 20 fois plus gros que le rocher qui s’est écrasé sur la Terre et a mis fin au règne des dinosaures il y a 66 millions d’années.
Selon une étude publiée ce mardi 3 septembre par Scientific reports, l’impact dévastateur qu’a connu Ganymède n’est pas récent. Il a eu lieu il y a 4 milliards d’années et a même provoqué sa rotation de l’astre, une des lunes de Jupiter, de telle sorte que le cratère d’impact pointe à l’opposé de la géante gazeuse.
Un astéroïde géant
Jusqu’à présent, les scientifiques ignoraient quel effet l’impact de l’astéroïde avait eu sur Ganymède. Pendant longtemps, les sillons présents sur la lune jovienne avaient été considérés comme les vestiges de multiples anneaux concentriques créés par l’impact d’un astéroïde géant, sans pour autant que l’on parvienne à déterminer l’ampleur du choc.
Mais un détail inhabituel a attiré l’attention des chercheurs. Le centre des sillons visible sur Ganymède pointe presque directement à l’opposé de Jupiter. Or, à l’instar de la Lune et de la Terre, Ganymède est synchronisée avec la planète Jupiter, ce qui signifie qu’elle devrait constamment montrer la même face à la géante gazeuse.
Si le cratère de l’impact est au contraire tourné à l’opposé de Jupiter, cela suggère que l’astéroïde qui a frappé Ganymède a déstabilisé l’astre, en raison de son poids, la faisant ainsi tourner sur elle-même.
D’après les modèles informatiques, l’astéroïde mesurait probablement 185 miles de diamètre et a frappé à un angle de 60 à 90 degrés. L’impact a créé un cratère initial d’une largeur pouvant atteindre 1.600 kilomètres, qui s’est partiellement comblé lorsque les roches et les poussières arrachées par la collision sont retombées.
L’impact aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour Ganymède, qui, avec plus de 5.000 kilomètres de large, aurait pu voir « la surface d’origine complètement effacé », a déclaré Dr Naoyuki Hirata de l’Université de Kobe au Japon au quotidien britannique The Guardian. L’impact aurait pu être d’autant plus dramatique, pour les chercheurs qui ont formulé l’hypothèse selon laquelle Ganymède contiendrait un océan d’eau salée caché.
Difficile de donner un sens
Ce n’est pas la première fois que les cratères présents sur les astres intriguent les scientifiques. Leigh Fletcher, planétologue à l’université de Leicester, a déclaré que les anciens terrains des lunes de Jupiter témoignaient de milliards d’années de bombardement, encore visibles aujourd’hui.
« Il est difficile de donner un sens à tous ces événements qui se chevauchent à la surface des satellites », a-t-il déclaré.
Au sujet de la récente étude sur Ganymède publiée ce mardi, Leigh Fletcher estime qu' »il s’agit d’une tentative intéressante de remonter le temps par le biais de simulations informatiques », indique The Guardian.
Lancée dans l’espace en avril 2023, la sonde spatiale européenne Juice devrait poursuivre l’exploration de Ganymède. Acronyme de Jupiter Icy Moons Explorer, Juice a entamé depuis le 19 août de multiples corrections de trajectoire pour mener à bien sa mission d’exploration de Jupiter et de ses lunes glacées.
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