Un journaliste mexicain a montré mardi au Congrès de Mexico deux prétendues momies présentées comme étant d’origine extraterrestre. Une séquence vivement critiquée alors qu’une université a pris ses distances avec des résultats prétendument liés à cette découverte.
Scène insolite cette semaine à Mexico. Des parlementaires mexicains ont auditionné mardi 12 septembre un spécialiste autoproclamé et controversé des ovnis. Son nom: Jaime Maussan, un journaliste qui travaille sur l’étude des objets volants et aérospatiaux non-identifiés et qui n’est pas venu les mains vides au Congrès mexicain.
« Des êtres non-humains », selon un journaliste mexicain
Avec lui, deux sarcophages contenant des momies présentées par Jaime Maussan comme des fossiles de créatures extraterrestres. De très petits spécimens, aux têtes déssechées et aux mains à trois doigts, découverts selon lui au Pérou en 2017.
« Ce sont des êtres non-humains, qui ne font pas partie de notre évolution terrestre », a affirmé Jaime Maussan. Pour soutenir ses affirmations, le journaliste a indiqué que des tests par datation par le carbone 14 menés au National Autonomous University of Mexico (UNAM) auraient permis de déterminer que ces spécimens étaient âgés d’environ 1000 ans.
Sauf qu’à la suite de cette présentation, l’université mexicaine a publié un communiqué dans lequel elle confirme que des datations par le carbone avaient été effectuées sur des échantillons de peau fournis par un client mais que des chercheurs n’avaient jamais été en contact direct avec les spécimens exposés au Congrès mexicain.
Le laboratoire se « dissocie » des résultats
En conséquence, le laboratoire de l’université à l’origine de ces tests « se dissocie de toute utilisation, interprétation ou déformation des résultats qu’il fournit ».
« En aucun cas nous ne tirons de conclusions sur l’origine de ces échantillons », écrit encore l’UNAM.
« Ces conclusions sont infondées faute de preuves », a également déclaré Antigona Segura auprès du New York Times. L’astrobiologiste, travaillant pour un institut rattaché à la Nasa visant à faire des recherches sur les exoplanètes, a qualifié cette présentation de « très honteuse ».
Un assemblage de restes d’humains et d’animaux
Ces momies « sont une création dénoncée il y a déjà des années », a affirmé l’édition française du Huffington Post, en rappelant les controverses autour du documentaire controversé « Unearthing Nazca » en 2017. L’une des momies « a été expertisée par un anthropologue. Ses conclusions sont claires: la momie en question est un assemblage de différents restes humains momifiés », ajoute le média.
Face au retentissement de cette histoire, les médias péruviens s’en sont emparés et ont avancé l’hypothèse selon laquelle Jaime Maussan – sans que l’on sache comment il les aurait récupérées – aurait eu vent de ces momies par un pilleur de tombes péruviens. Des spécimens fabriqués en combinant des os d’humains et d’animaux avec des fibres végétales et des adhésifs synthétiques. Une autre analyse menée en 2021 a déterminé que la tête de l’un des spécimens était une boîte crânienne de lama détériorée.
Cette controverse survient moins de deux mois après une audition sur les ovnis au Congrès américain et alors que la Nasa se penche plus sérieusement sur l’étude de « phénomènes anormaux non identifiés », un terme néanmoins destiné à remplacer celui d’ovni pour se distancier des spéculations sur la visite d’extraterrestre sur Terre.
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