Des chercheurs japonais créent un plastique recyclable, biodégradable et comestible pour les poissons

Alors que des centaines de tonnes de millions de plastique sont produites et jetées chaque année, des chercheurs japonais ont conçu un nouveau type de plastique, durable, recyclable et biodégradable dans la mer.

Au Japon, les scientifiques de l’université de Tokyo s’évertuent à résoudre le problème du plastique, fléau majeur pour la planète puisque 12 millions de tonnes sont jetées dans les océans chaque année, selon le programme de l’ONU pour l’environnement.

Une étude publiée dans la revue scientifique ACS (American Chemical Society) publications le 2 novembre dernier, et relayée par le quotidien Ouest-France, révèle que des chercheurs japonais ont trouvé un moyen de créer un plastique durable, malléable, recyclable et partiellement biodégradable.

Un matériau capable de s’autoréparer

Le secret? Associer un type de plastique appelé le résine époxy vitrimère à une molécule appelée la polyrotaxane, créant ce que l’équipe de scientifiques a baptisé VPR, le vitrimère incorporé au polyrotaxane.

Ce qui est « cinq fois plus résistant qu’un vitrimère classique en résine époxy », explique Shota Ando, le concepteur principal et professeur adjoint de projet à l’Université de Tokyo dans un communiqué.

Un vitrimère est une catégorie de plastique présentée en 2011 comme « aussi résistant(e) et insoluble que les plastiques thermodurs » et « façonnable à chaud comme le verre ». Elle « peut être recyclée et réparée », expliquait alors son concepteur Ludwik Leibler. Elle est notamment utilisée dans l’industrie automobile, aéronautique ou encore pour la conception de l’électronique.

Sa composition permet également, en le chauffant au-dessus de 150°C de le modeler à volonté, de lui donner la forme que l’on souhaite et ainsi de le recycler. Sous l’effet de la chaleur, ce matériau peut également s’autoréparer.

Comestible pour la faune et la flore marine

Autre avantage: le VPR peut se biodégrader à hauteur de 25%, lorsqu’il passe 30 jours dans l’eau de mer. Et surtout, devenir une source de nourriture pour la faune et la flore marines.

Un atout indéniable quand on sait que 5.000 milliards de morceaux de plastique flottent dans les océans et qu’environ 700 espèces d’animaux marins ont déjà ingéré du plastique ou ont été piégés dedans, selon le National Geographic.

Ingénierie, mode, robotique, médecine… « Ce nouveau matériau pourrait avoir de vastes applications dans le cadre d’une économie plus circulaire visant à recycler les ressources et à réduire les déchets », souligne les chercheurs.

Le VPR pourrait être utilisé pour la construction de véhicules, de routes et de ponts, ce qui les rendraient « plus faciles à entretenir car ils seraient plus résistants » ou encore, étant donné ses « capacités de mémoire de forme », il pourrait permettre de réarranger la silhouette des vêtements « avec un sèche-cheveux ou un fer à vapeur ».

« Ces caractéristiques en font un matériau idéal dans la société actuelle, qui exige le recyclage des ressources », prônent les scientifiques.

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