Renault présente ce lundi le Scénic E-Tech electric. Cette 5e génération adopte un design qui rappelle un SUV, avec une autonomie qui dépasse les 600 kilomètres.
Exit le monospace, place au SUV et surtout au 100% électrique. Renault dévoile ce lundi la cinquième génération du Scénic. Un temps voué à disparaître, Renault le réinvente dans le cadre de la « Renaulution », la stratégie de relance de Renault porté depuis 3 ans par Luca De Meo.
S’il n’a plus rien à voir avec le monospace tout rond des années 90, le nouveau Scénic -officiellement baptisé « Scénic E-Tech electric »- reprend sa vocation de véhicule familial, passé entre-temps à l’exigence du tout électrique.
« Habitable, pratique, fonctionnel »
« A l’époque [lors de son lancement en 1996, NDLR], le Scénic a été un concept très fort, un succès commercial immédiat, cela montrait toutes les capacités de Renault à comprendre les familles, à anticiper comment les familles vivaient, comment la société évoluait. Et finalement, en 2024 comment la famille évolue? », nous explique Anne-Chloé Kort, chef de produit Scénic.
« Ce Scénic a typiquement été pensé pour une famille avec deux adolescents, connectés, préoccupés par l’avenir de la planète donc la voiture est forcément électrique », poursuit Anne-Chloé Kort.
Avec 4,47 mètres de long et un empattement de 2,78 mètres, le Scénic offre de l’espace aux passagers, notamment à l’arrière, avec de nombreux rangements et des éléments innovants. Renault évoque ainsi son nouvel accoudoir arrière avec prises USB et espaces modulables. Le Scénic garde donc ici ses atouts de monospace, avec un coffre de 545 litres.
« Pour moi, le nom Scénic est le nom d’un concept qu’on habite, c’est un objet très habitable, pratique, fonctionnel », nous explique Gilles Vidal, le directeur du design de Renault.
Dans ses lignes cependant, ce Scénic reprend certes les nouveaux codes stylistiques de Renault déjà vus sur la Mégane E-Tech mais aussi des SUV, même si Gilles Vidal s’en défend: « L’idée ici est sans faire une forme de SUV, -nous n’avons pas de grosses roues énormes, nous n’avons pas une voiture très grosse-, de trouver une forme d’intermédiaire plutôt fluide en style en design, avec un look efficient, une nouvelle forme qui n’est ni un monospace, ni un SUV qui se construit autour d’une fonctionnalité ».
Si le conducteur est installé plutôt en hauteur, le Scénic reste assez ramassé, avec seulement 1,57 mètre de haut -de quoi favoriser l’aérodynamique, et donc l’autonomie de ce modèle électrique.
Plus de matériaux recyclés et recyclables
Sur ce nouveau Scénic, Renault insiste sur l’usage des matériaux recyclés -24% au total sur tout le véhicule- et la volonté de prévoir déjà le processus de recyclage. « C’est une manière de revoir comment le véhicule est dessiné et approvisionné en matières, dont il consomme et comment il se recycle », détaille Cléa Martinet.
Cette éco-conception implique tous les départements du groupe, des motoristes aux designers. Renault sécurise ici aussi son approvisionnement en matériaux, via notamment un « système en boucle fermé ». « Au lieu d’aller chercher de la matière qui peut venir de l’agroalimentaire ou d’autres industries, nous allons la chercher dans l’industrie automobile, poursuit Cléa Martinet. Avec Scénic, nous avons par exemple du verre recyclé qui vient de vitres d’anciens véhicules ». Dès 2027, la batterie aussi comprendra aussi des éléments tirés d’anciennes batteries.
Plus de 600 kilomètres d’autonomie
Sa motorisation électrique, c’est l’autre révolution de ce Scénic. Ce dernier devient d’ailleurs le modèle de Renault à offrir la plus grande autonomie, avec près de 620 kilomètres (WLTP, l’homologation est en cours). Le Scénic est alors équipé d’une grande batterie de 87kWh, de quoi parcourir un Paris-Bordeaux avec un seul grand arrêt recharge ou un Paris-Mont Saint-Michel sans s’arrêter.
« Quand on pense à un véhicule familial, il faut aller loin, résume Anne-Chloé Kort. Le Scénic E-Tech doit permettre à tous d’accéder au véhicule électrique et d’aller enfin loin ».
Une petite batterie de 60kWh avec une autonomie de près de 420 kilomètres est aussi au catalogue.
La batterie la plus capacitaire de Renault
Pour atteindre cette capacité de 87kWh -une première pour le constructeur-, Renault a fait évoluer sa technologie de batterie présente sur la Mégane, notamment au niveau de la densité. « Nous avons travaillé sur le design et l’association des cellules notamment », nous explique Karine Lombaert, ingénieur chez Renault.
Le constructeur a aussi amélioré la gestion de la température de la batterie, « un point-clé dans la performance du véhicule ».
Cette batterie introduit également une nouveauté: chacun des 12 modules de la batterie peut être réparé séparément, de quoi remplacer plus facilement un module défectueux.
Des éléments communs avec la Mégane
Ce Scénic fait pleinement partie de la nouvelle gamme de véhicules impulsée par Luca De Meo pour relancer Renault. A côté de la Mégane et avant la R5, puis la R4, ce Scénic doit donc remplir les carnets de commandes du groupe, et assurer des marges, même si le constructeur ne communique aucun chiffre.
Renault n’a ainsi donné aucune indication concernant les prix du Scénic, un élément très attendu sur un segment des SUV compacts électriques où la concurrence s’étoffe (Peugeot e-3008, Volkswagen ID4). Au niveau de la planche de bord, de certains éléments de carrosserie de la face avant, mais aussi la plateforme, le moteur, ce Scénic partage beaucoup avec la Mégane (le Scénic sera d’ailleurs produit dans la même usine que la Mégane, à Douai). La technologie du toit SolarBay est elle partagée avec le Rafale. De quoi contraindre les coûts. Renault évoque ainsi environ 70% d’éléments communs avec la Mégane, de quoi faire baisser les coûts de production.
Rappelons que la première génération de Scénic avait constitué un succès commercial -5,3 millions de Scénic commercialisés au total- avec de fortes marges grâce aux économies réalisées via les pièces communes avec la Mégane à l’époque.
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