L’ARS Nouvelle-Aquitaine a reçu lundi le signalement de 7 cas probables de botulisme. Il s’agit d’une affection neurologique rare mais grave qui se présente le plus souvent après l’ingestion d’un aliment contenant des neurotoxines puissantes. La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelle, selon l’ARS.
L’Agence régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a annoncé ce mardi avoir reçu lundi des signalements pour sept cas probables de botulisme, dont six pris en charge au CHU de Bordeaux. Un huitième cas est en cours d’analyse, mais toutes ces personnes ont fréquenté le même bar de Bordeaux la semaine dernière.
Compte tenu de la gravité de cette maladie et de son temps d’incubation, qui peut être rapide, l’ARS a alerté le réseau de SOS Médecins et les services, a-t-elle déclaré dans son communiqué. Qu’est-ce que cette maladie et pourquoi fait-elle l’objet d’un tel suivi?
• Comment se développe-t-elle?
Le botulisme est une « affection neurologique rare mais grave » provoquée par une puissante neurotoxine produite par la bactérie Clostridium botulinum, selon Santé publique France (SPF).
La forme la plus fréquente est le botulisme d’origine alimentaire, selon cet établissement public dépendant du ministère de la Santé. Il se développe « dans des aliments conservés n’ayant pas subi de processus poussé de stérilisation: salaisons, charcuteries ou encore conserves d’origine familiale ou artisanale », selon l’ARS. Pour les cas détectés à Bordeaux, « les aliments suspectés sont à ce stade des conserves de sardines faites maison par le restaurateur ».
SPF explique sur son site que la durée d’incubation (temps qui s’écoule entre le moment de la contagion et l’apparition des symptômes) pour un botulisme d’origine alimentaire est en moyenne de 12 à 72 heures, mais dépend la quantité et du type de toxine ingérée. Il ne se transmet pas d’un individu à l’autre. En France, l’incidence moyenne annuelle pour cette maladie est de 0,4 cas pour un million d’habitants.
• Quels sont les symptômes?
Le botulisme se manifeste par des signes digestifs précoces pouvant être fugaces (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée), des atteintes oculaires (défaut d’accommodation, vision floue), et des symptômes neurologiques responsables d’un risque de fausses routes.
Il peut également se présenter sous la forme de sécheresse de la bouche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution et de faiblesse des membres. « Dans les formes avancées de botulisme, les signes de paralysie sont observés: paralysie des membres, paralysie des muscles respiratoires », selon Santé publique France. La fièvre ne fait pas partie des signes de la maladie.
Quels sont les risques?
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une agence de l’ONU, le botulisme peut être fatal dans 5 à 10% des cas. La mortalité est particulièrement élevée pour les personnes qui n’ont pas été diagnostiquées rapidement.
Celles qui le sont bénéficient d’une antitoxine botulique et parfois de soins respiratoires intensifs (ventilation assistée). « La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelles, mais la durée du traitement et de la convalescence peut durer plusieurs mois », précise l’ARS de Nouvelle-Aquitaine.
Depuis 1986, en France, les cas de botulisme sont obligatoirement déclarés auprès de SPF afin notamment d’identifier « l’émergence de nouvelles souches ou de nouveaux aliments à risque », selon l’établissement public. Ce suivi permet aussi de « détecter des cas groupés de botulisme pour lesquels des mesures de retrait et rappel peuvent être nécessaires ».
Comment peut-on le prévenir?
Afin de prévenir les risques de botulisme, le gouvernement du Canada recommande sur son site de réfrigérer rapidement ses restes de nourriture, de conserver les aliments dans l’huile, comme les légumes et les herbes, au réfrigérateur et de garder chaudes les pommes de terre cuites au four dans du papier d’aluminium jusqu’à ce qu’elles soient servies, ou les placer au réfrigérateur.
Il conseille également aux personnes faisant leurs propres conserves de bien se renseigner sur les règles de salubrité à respecter. « Il ne faut jamais consommer d’aliments provenant de conserves qui fuient ou dont les extrémités sont gonflées ou bosselées », appuie aussi le gouvernement canadien.
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