Depuis cet été, le service des urgences fonctionne avec une régulation en soirée et pendant la nuit, entre 18h30 et 8 heures du matin. Une situation dénoncée par les habitants et les élus, qui ont manifesté ce samedi devant la préfecture du Finistère.
L’appel avait été lancé par le comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix. Entre 750, selon la préfecture, et un millier de personnes, selon les organisateurs, ont manifesté ce samedi devant la préfecture du Finistère, à Quimper, pour demander la réouverture des urgences de Carhaix la nuit.
Les urgences n’ont rouvert que partiellement à la rentrée, et restent fermées le soir et la nuit, alors que le CHU de Brest est à une heure de route. Les urgences de l’hôpital de Carhaix fonctionnent de manière régulée par le Samu de 18h30 et 8h30 chaque jour, depuis début juillet.
Les élus « déçus »
Seize élus, dont le maire de Carhaix Christian Troadec (DVG), ont été reçus par le préfet du Finistère, Alain Espinasse. Ces élus ont voulu « rappeler l’engagement que l’État avait pris au mois d’août de faire en sorte qu’on retrouve un système normal », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Nous sommes très déçus », faute d’une date pour un retour à la normale, a indiqué Christian Troadec. Évoquant les mobilisations de 2008, l’édile a assuré « que s’il faut le refaire, on le refera ». À l’époque, comme le rappelle France 3 Bretagne, élus, riverains et salariés s’étaient mobilisés pendant plusieurs mois contre la fermeture des services de chirurgie et de maternité de l’hôpital de Carhaix. Ils avaient finalement eu gain de cause.
La mort d’un bébé pointée du doigt
« On ne considère pas cette situation comme normale », a assuré le préfet Alain Espinasse lors d’un point presse. Il a expliqué que la régulation des urgences de Carhaix la nuit s’explique par le manque d’un médecin urgentiste. « On s’emploie à trouver un médecin », a-t-il poursuivi, afin de revenir à « un retour à la normale le plus vite possible », mais sans pouvoir s’engager sur une date précise.
Le rassemblement de ce samedi s’est déroulé dans le calme, avant que la situation ne se tende à la mi-journée, lorsque des manifestants ont tenté de franchir le cordon des forces de l’ordre. Les gendarmes ont fait usage de jets de gaz lacrymogène.
Une précédente réunion, le 14 septembre dernier, à l’Agence nationale de Santé (ARS), avait donné lieu à un blocage des locaux de l’agence par des manifestants. La directrice de l’ARS ainsi que celle du CHU de Brest-Carhaix avaient notamment été retenues plusieurs heures.
Un autre drame a mis récemment le feu aux poudres: la mort d’un bébé de 6 mois, dans la nuit de mercredi à jeudi à Carhaix. Souffrant d’un problème respiratoire, le nourrisson n’a pas pu être pris en charge assez rapidement par les secours.
Si la mort du bébé pose question pour le Comité de défense et de vigilance de l’hôpital de Carhaix, la direction du CHU de Brest a affirmé que « le décès n’est pas en lien avec la régulation des urgences ».
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