Alors que le gouvernement prévoit une subvention de 100 euros à utiliser sur une plateforme de covoiturage à partir du 1er janvier 2023, zoom sur trois acteurs français qui pourront ainsi séduire de nouveaux utilisateurs.
Et si en 2023, les Français se mettaient au covoiturage? Alors que le nombre de pratiquants progressent déjà fortement ces dernières années, le gouvernement a prévu dans son plan de sobriété énergétique une subvention pour toute inscription sur une plateforme de covoiturage dès le 1er janvier 2023. Une manière d’inciter à changer ses habitudes de mobilités du quotidien.
Les conditions restent toutefois à être précisées. Si le montant de 100 euros évoqué semble acquis, qui pourra bénéficier de cette aide? Les nouveaux inscrits uniquement? Sur quelles plateformes? Certaines pistes devraient être tracées ce jeudi par la Première ministre Elisabeth Borne, lors de la présentation officielle du plan de sobriété énergétique.
En attendant d’en savoir plus, zoom sur trois applications françaises spécialisées dans la mise en relation de conducteurs et de passagers pour les trajets domicile-travail.
Principal intérêt au-delà de la sobriété énergétique, le coût. Pour le passager, le trajet est en général gratuit, couvert par une collectivité locale ou son entreprise. Le conducteur se voit reverser lui environ 2 euros par trajet et par passager, de quoi couvrir une partie de ses frais.
Karos, spécialiste du covoiturage courte distance
Fondé en 2014, Karos se place parmi les leaders européens du covoiturage courte distance avec 600.000 utilisateurs et 200 clients entreprises et collectivités.
Parmi les chiffres avancés par la start-up: une économie moyenne de 97 euros par mois pour les utilisateurs, avec un trajet moyen de 18 kilomètres et un taux d’occupation des véhicules de 2,3 personnes. Une premier pas dans la lutte contre « l’autosolisme ».
Karos vient de racheter le leader allemand du covoiturage, GoFLUX, après des opérations similaires au Danemark et en Algérie. Une expansion dans quatre autres pays est prévue d’ici à 2024.
Dans une tribune diffusée ce mercredi 5 octobre, le cofondateur et directeur général de Karos, Olivier Binet, se félicite de voir « la ‘startup nation’ en pole position sur le marché du covoiturage ». Blablacar sur la longue distance, et donc Karos sur la courte distance.
« Un exploit d’autant plus étonnant que ces deux marchés du covoiturage sont très distincts, souligne-t-il. D’un côté, la courte distance s’appuie principalement sur des partenariats avec les collectivités locales, les campus étudiants et les entreprises. De l’autre côté la longue distance cible uniquement le grand public et nécessite de mobiliser un volume critique d’automobilistes sur les grands axes routiers les plus structurants. »
Deux champions qui laissent en effet « les GAFAM sur la bande d’arrêt d’urgence », se réjouit Olivier Binet. Alors que Waze, application de navigation qui appartient à Google, vient d’abandonner ses projets dans le covoiturage, le géant américain semble en effet plutôt concentrer ses efforts sur les robotaxis de sa filiale Waymo.
BlaBlaCar Daily, de la longue à la courte distance
Moins connu que le spécialiste du covoiturage longue distance BlaBlaCar, qui existe depuis 2006, on retrouve son offre courte distance BlaBlaCar Daily. Un changement de nom opéré l’an dernier, pour remplacer BlaBlaLines, lancé en 2017.
Récemment, la plateforme notait une forte augmentation de son activité depuis un an, avec la hausse des prix de l’énergie, particulièrement des carburants, qui lui a permis de gagner un million d’utilisateurs, pour un total de trois millions d’inscrits. C’était particulièrement notable à la rentrée, avec en septembre 2,5 fois plus de trajets par rapport à l’an dernier.
Comme ses concurrents, l’application mise beaucoup sur son algorithme pour mettre en relation de manière efficace conducteurs et passagers avec, « en moyenne, 80% des nouveaux utilisateurs qui se voient proposer des covoitureurs potentiels dès leur première recherche », indique un communiqué.
BlaBlaCar Daily a particulièrement développé son activité hors des grandes villes, « pour mettre en relation les automobilistes dans les zones rurales ou périurbaines où la voiture est la seule solution ».
La distance moyenne par trajet est donnée à 35 kilomètres, soit près du double de celui de Karos.
Klaxit, une offre adaptée à l’autoroute
Et un, et deux, et trois champions. Avec Klaxit, la France dispose d’un autre leader européen du covoiturage courte distance. A noter d’ailleurs que les trois revendiquent la place de numéro un européen, l’ordre choisi dans cet article n’est donc pas à prendre comme un classement.
C’est en 2014, comme Karos, que Julien Honnart et Cyrille Courtière lancent Klaxit. Fait notable en 2019, Klaxit a racheté iDVROOM, filiale covoiturage de la SNCF.
« Pour créer des réseaux de covoiturage locaux, Klaxit s’appuie sur les entreprises, qui proposent le service à leurs collaborateurs, et les collectivités territoriales, qui subventionnent les trajets effectués en covoiturage », explique l’entreprise qui revendique plus de 350 entreprises clientes, dont 80% des sociétés du CAC 40 ayant souscrit à une solution de covoiturage, et 36 collectivités locales partenaires.
En septembre, les autoroutes Sanef ont annoncé un partenariat avec Klaxit, « l’acteur avec la plus grande communauté de covoitureurs actifs sur les réseaux du groupe Sanef (régions Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France et Grand-Est) ». Objectif: peaufiner la stratégie de déploiement du covoiturage sur le réseau autoroutier.
A proximité directe de ses autoroutes, on compte en effet déjà plus de 1400 places de stationnement et 1500 d’ici à la fin de l’année.
L’occasion de publier les résultats d’un sondage réalisé en juin par OpinionWay auprès de 400 habitués de ces parkings de covoiturage et qui rappelait les deux principaux points forts de ce service: 86% des utilisateurs le pratiquent pour des raisons économiques, 52% pour le geste écologique.
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