Depuis le concept dévoilé en 2021 et la présentation du modèle de série début 2024, nous avions très hâte de prendre le volant de la nouvelle R5. Ce sera à coup sûr une des stars du prochain Mondial de l’Auto, du 14 au 20 octobre, à Paris, et un modèle surtout très important pour Renault.
La marque au losange mise en effet sur cette nouvelle R5 « made in France », avec un assemblage réalisé dans l’usine de Douai (Nord), pour s’affirmer dans l’électrique avec en ligne de mire l’échéance 2035 en Europe et l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves, hybrides compris.
Le constructeur n’hésite pas à faire le parallèle avec la Renault 5 originelle, lancée en 1972. Un modèle qui a marqué son époque comme véhicule polyvalent, anti crises pétrolières et symbole aussi de l’arrivée d’une seconde voiture dans certains foyers français.
Et cette nouvelle R5 se veut une fois de plus une solution anti-crises. Une crise environnementale, avec comme remède le développement du 100% électrique et cet horizon 2035 en Europe, et une crise sociale, avec la volonté affichée par Renault de démocratiser la voiture zéro émission.
Un design revigoré qui fait l’unanimité
De prime abord, la voiture ne passe pas inaperçue, surtout dans ce jaune, une des couleurs de lancement et qui fait aussi le lien avec le concept de 2021. Et on peut le dire, cette R5 nouvelle génération fait son petit effet, avec ce design qui évoque l’ancienne génération, tout en se projetant à fond dans le futur. Lors de notre essai dans Nice et ses environs, on ne comptait plus le nombre de pouces levés et d’interactions avec des passants racontant leurs souvenirs avec l’ancien modèle. Ou plutôt les anciennes R5.
En effet, elle fait la synthèse de trois modèles: la R5 originelle de 1972, la Supercinq qui lui a succédé à partir de 1984, et même la version Turbo avec ses ailes très élargies. Gilles Vidal, le directeur du design de Renault, nous expliquait ainsi en février cette démarche de faire revivre « l’esprit de la R5 » d’une « petite voiture populaire, abordable et mignonne avec un design attractif au premier coup d’œil ».
Si les voitures ont bien grandi ces derniers temps, cette nouvelle R5 conserve un format assez compact pour une 5 places. A 3,92 mètres, on doit s’attendre à une citadine polyvalente mais petit format. Un peu plus grande qu’une Twingo, mais plus courte qu’une Clio.
Sur le capot, un détail assez original: un voyant lumineux permet en un coup d’œil de voir le niveau de charge de la voiture depuis l’extérieur lorsqu’on la déverrouille et qui évoque l’ancienne prise d’air. À voir si cela se montre réellement utile, mais un joli symbole du passé réinventé que représente cette nouvelle R5, avec chaque barre composant le numéro qui représente 20% de batterie.
On retrouve d’ailleurs cette démarche passé-futur au niveau des feux arrières, qui rappellent bien les anciennes générations mais qui servent ici aussi de déflecteurs d’air pour améliorer l’aérodynamisme. Ces feux, mais aussi le becquet ou ce qui a été fait au niveau des roues permettent de gagner un peu plus de 20 kilomètres d’autonomie.
Le coffre affiche un volume de 326 litres, avec un double fond permettant par exemple de rentrer des câbles de recharge offrant 41 litres supplémentaires.
Un intérieur cosy et tech
A l’intérieur, on dispose quand même d’assez d’espace malgré la taille compacte du véhicule. Cette R5 inaugure la nouvelle plateforme AmprSmall, dédiée aux petits modèles 100% électriques du groupe, avec un empattement optimisé. L’espace entre les roues avant et arrière est ainsi de 2,54 mètres, soit autant qu’une Clio alors que cette R5 est 13 centimètres plus courte.
Entre les sièges, l’ambiance vintage en général et la modernité des écrans des compteurs, Renault a bien su réinterpréter son modèle mythique.
On dispose d’un combiné d’écrans 10 pouces, pour les compteurs numériques et l’écran tacile. Les deux sont entourées d’un cerclage en plastique couleur métal, ce qui donne un côté « smartphone haut de gamme » XXL, avec trois petites touches physiques pour le volume et pour le mettre en veille sur le dessus.
Le système d’infodivertissement conçu avec Google, mais qui reste compatible avec Carplay pour les possesseurs d’iPhone, reste une référence actuelle du marché depuis qu’il a été inauguré sur la Mégane E-Tech.
Dans les points négatifs, l’espace pour les passagers arrière est assez limité, ce qui reste assez logique dans un format aussi compact et avec un coffre pas si ridicule que ça. Des passagers arrière qui ne disposeront pas non plus de ports USB. L’avant est plutôt bien doté à ce niveau, avec deux ports USB type C, une prise 12V et un espace pour la recharge d’un smartphone par induction.
Dernier bémol, les trois commodos à droite du volant: de bas en haut, le satellite « historique » de Renault pour les commandes audio, la commande des essuie-glaces et celle des passages de modes (marche avant, arrière et neutre). On peut facilement se mélanger entre ces deux dernières commandes qui restent assez proches. Par rapport à une Tesla Model 3 qui n’a plus du tout de commodo derrière le volant, il y a sûrement un juste milieu à trouver.
Dommage aussi de ne disposer que d’une caméra de recul basse définition, cela fait un peu tâche sur une voiture si réussie et moderne.
Au volant, une très bonne première impression
Sur la route, cette nouvelle R5 se montre à la fois agile, confortable et dynamique. Son format compact lui permet de se faufiler aisément en ville avec une direction très directe, mais elle reste assez polyvalente pour circuler aisément sur autoroute. Le tout avec une isolation acoustique assez bien travaillée pour profiter du silence de l’électrique.
Le moteur 110 kW (150 chevaux) et 245 Nm offre de bonnes performances sans être pour autant un foudre de guerre. Le 0 à 100 km/h est ainsi annoncé en 8 secondes, mais avec une reprise de 80 à 120 km/h en 6 secondes. Pour ceux qui comptent sur de meilleures performances, il faudra se tourner vers l’Alpine A290, cousine « sportive » de cette R5.
La batterie NMC 52 kWh et 400V promet 410 kilomètres d’autonomie. Lors de notre essai avec un usage en ville, sur des petites routes et des voies rapides, notre consommation est ressortie sous les 15 kWh aux 100 km, de quoi envisager au moins 340 kilomètres sur une seule recharge.
Sur ce point de la recharge, la nouvelle R5 peut encaisser 11 kW en courant alternatif, soit 4h30 pour un 10 à 100%. Et 100 kW sur une borne de charge rapide en courant continu, de quoi passer de 15% à 80% de batterie en 30 minutes.
Et cette R5 est prête pour un futur, qu’on espère proche, avec l’introduction de la charge bi-directionnelle: il sera bientôt possible de partager l’électricité de sa R5 avec le réseau lorsqu’elle est branchée à domicile pour des usages type « smart grid ». De quoi potentiellement ajouter la rétribution des fournisseurs d’énergie en échange de cette mise à disposition de sa batterie pour faire encore redescendre le coût à l’usage intéressant des électriques.
Le prix: les versions moins chères attendues pour 2025
Renault commence par la commercialisation des versions haut de gamme de sa R5. La finition Techno démarre ainsi à 29.500 euros et 31.500 euros pour notre version en finition Iconic cinq. Un écart qui peut sembler justifié avec cette finition qui apporte les sièges chauffants et les principaux assistants de conduite (pack à 1.000 euros sur la version Techno) et de stationnement.
Mais cela reste encore un peu cher pour une citadine, sachant que ces prix intègrent la déduction du bonus écologique 2024 de 4.000 euros. Avec son design et ses performances, elle n’a certes pas à rougir face à des Fiat 500 ou des Mini électriques, mais la volonté de Renault reste de démocratiser le véhicule électrique.
On attend donc avec impatience les versions équipées d’une plus petite batterie, 40 kWh, soit 312 kilomètres d’autonomie, et avec des moteurs moins puissants, 70 kW (95 chevaux) et 90 kW (122 chevaux).
À partir de janvier, une version à 27.990 euros (hors bonus écologique, attendu en baisse en 2025) sera commercialisée avec cette batterie d’une capacité moindre, mais qui reste a priori largement suffisante pour une citadine électrique ne se destinant pas à de longs voyages.
La version 52 kWh semble plutôt destinée à ceux qui auraient besoin d’une autonomie « rassurante » ou qui ne peuvent pas charger à domicile. On peut alors envisager une recharge par semaine sur une borne publique ou sur le lieu de travail pour réaliser ses trajets du quotidien.
Au-delà de la stratégie de vendre des variantes haut de gamme avec une marge plus confortable dans un premier temps, Renault a aussi sûrement voulu attendre 2025 pour sa R5 vraiment abordable. Les seuils d’émissions de CO2 à ne pas dépasser dans les ventes de voitures neuves seront abaissées. En clair, il faudra vendre beaucoup de R5 pour que le groupe Renault n’ait pas à payer de lourdes amendes à l’Europe.
Un peu plus tard dans l’annéee 2025, Renault prévoit une version sous les 25.000 euros (toujours hors bonus). Essentiel pour faire face aux nombreux concurrents, comme la Citroën ë-C3 et les modèles de marques chinoises.
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