Cette étude publiée dans The Lancet met en lumière la prévalence des papillomavirus potentiellement oncogènes, qui touchent un homme sur cinq, et ainsi la nécessité de développer les campagnes de vaccination dans la population globale.
En France, le vaccin contre le papillomavirus est recommandé chez les jeunes filles depuis 2007, et uniquement depuis le 1er janvier 2021 pour les garçons. Pourtant, ce virus est loin d’épargner cette dernière catégorie.
Selon une étude parue ce mercredi dans la revue The Lancet Global Health et rapportée par Le Monde, un tiers des hommes de plus de 15 ans dans le monde sont porteurs d’un papillomavirus. En outre, 21% sont atteint d’un type de VPH (virus du papillome humain) susceptible de causer un cancer.
« Infectés rapidement »
L’étude a été menée entre 1995 et 2022 dans 35 pays différents. Alors que les chiffres sont comparables chez les hommes partout autour du globe, les prévalences en Asie de l’Est et du Sud-Est sont deux fois moins élevées que celles des autres régions.
La prévalence du VPH chez les hommes atteint son maximum dans le groupe des 25-29 ans et reste élevée jusqu’à l’âge de 50 ans au moins, contrairement aux femmes où elle diminue au fil du temps. Les 15-19 ans sont également particulièrement atteints par le virus, « ce qui suggère que les jeunes hommes sont infectés rapidement après leur première activité sexuelle », expliquent les chercheurs.
L’importance du vaccin
Les recherches de The Lancet mettent la lumière sur la prévalence des papillomavirus « HR », potentiellement oncogènes et très contagieux, qui touchent un homme sur cinq. Les scientifiques insistent ainsi sur la nécessité de renforcer la prévention contre le VPH, dans le cadre plus global de la lutte contre les maladies et infections sexuellement transmissibles.
L’étude pointe notamment la rareté des données sur le VPH chez les hommes dans certaines régions du monde et l’importance d’élargir les recherches. Longtemps associés à des problèmes exclusivement féminins, les papillomavirus sont de plus en plus identifiés comme un problème de santé publique concernant la population globale.
Les trois types de vaccins contre le VPH ciblent les « HR », qui sont le plus souvent associés aux cancers liés au papillomavirus, ce qui montre l’importance d’inclure la population masculine dans les campagnes de vaccination.
Parmi les 200 types de papillomavirus pouvant se transmettre par voie sexuelle, une quinzaine sont considérés à haut risque, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. La plupart des infections sont asymptomatiques et éliminées naturellement par le corps, certaines sont persistantes et peuvent mener à des cancers.
Campagne de vaccination dès la 5e
En France, le vaccin contre le papillomavirus est recommandé chez les jeunes filles depuis 2007, et uniquement depuis le 1er janvier 2021 pour les garçons. Ainsi, le taux de couverture vaccinale n’est que de 37% pour les filles et de 9% pour les garçons, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80% d’ici sept ans.
Dès la rentrée de septembre, une campagne de vaccination sera lancée pour les élèves dans tous les collèges de France, ciblant à la fois les filles et les garçons. « Le vaccin est une chance et un progrès remarquable qu’il nous faut saisir », écrit ce jeudi sur Twitter le ministre de la Santé Aurélien Rousseau.
« Le déploiement de la vaccination contre le VPH chez les jeunes femmes, et de plus en plus chez les jeunes hommes, commence à avoir un effet bénéfique », précise l’étude de The Lancet.
En 2022, 45 pays proposaient la vaccination des garçons contre le papillomavirus.
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