Luca de Meo, qui préside l’Association des constructeurs automobiles européens, estime que le rythme de progression des ventes de voitures électriques est insuffisant pour atteindre les objectifs fixés par l’UE.
Luca de Meo vient de lancer un nouveau cri d’alarme au sujet de l’interdiction des voitures thermiques au sein de l’UE en 2035. Dans une longue interview accordée à plusieurs journaux européens dont Les Échos, le DG de Renault s’exprime non seulement pour son groupe mais aussi au nom de l’association des constructeurs automobiles européens dont il est le président.
Son constat? Les ventes de voitures 100% électriques n’évoluent pas à un rythme suffisant pour permettre aux objectifs fixés par l’Union européenne d’être atteints dans les temps. Notamment parce que ces ventes restent très faibles dans certains pays « alors qu’on demande aux constructeurs d’être à plus de 20 % l’an prochain », insiste-t-il.
La part de marché des voitures électriques stagne
De fait l’objectif paraît hors de portée. Sur les six premiers mois de l’année, les immatriculations de voitures électriques en Europe ont certes progressé de 54%, mais elles ne représentent qu’une voiture neuve sur huit. Et même dans un pays comme la France qui avait pris une longueur d’avance grâce au bonus écologique, on constate une stagnation.
Sur les six premiers mois de cette année, la part de marché pour les voitures électriques est restée, dans les concessions automobiles françaises, au niveau déjà atteint en 2023: 17%. La France ne peut donc plus jouer le rôle de locomotive au sein de l’UE.
Davantage de souplesse dans le calendrier
Si les ventes ne progressent plus au rythme souhaité cela tient d’abord au manque de modèles à petit prix. Pour vendre plus de voitures électriques, il faudrait que les automobilistes puissent trouver dans les concessions des modèles qui ne coûtent pas plus de 25.000 euros. Un manque imputable aux constructeurs eux-mêmes.
Mais, sans nier cette part de responsabilité, Luca de Meo, qui préside aussi l’Association des constructeurs automobiles européens, demande à l’UE qu’elle fasse preuve de « souplesse » dans le calendrier de la transition, notamment dans la baisse progressive des émissions moyennes de CO2 des véhicules vendus chaque année. Car, en fonction des achats de leurs clients, les constructeurs doivent régler de grosses amendes dès lors qu’ils ne respectent les plafonds prévus.
Ne pas pénaliser les modèles hybrides rechargeables
Or ils ne peuvent pas forcer les automobilistes à acheter des voitures moins polluantes. L’une de leurs préoccupations du moment? La question des hybrides rechargeables qui, en France, par exemple, vont être financièrement pénalisés, puisqu’en 2025 ils subiront un malus au poids.
Les constructeurs veulent que les pouvoirs publics continuent à donner leur chance sur le plan commercial à ces voitures qui sans être 100% électrique émettent moins de CO2 que les voitures 100% thermiques. Ils demandent aussi une accélération dans les créations de stations de chargement, notamment dans les villes où les places de parking personnel sont rares et où les automobilistes ont rarement la possibilité d’installer leur propre borne de chargement. Un énorme frein à l’achat, qui, pour le coup, ne relève pas de la responsabilité des constructeurs.
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