Déshydratation, hyperthermie, insuffisance rénale… Lors des épisodes de fortes chaleurs, la prise de médicaments peut entraîner des effets secondaires. Séniors, jeunes et personnes malades sont particulièrement vulnérables, mais les risques sont globaux.
Chaleur et médicaments: gare au cocktail nocif. Dans la longue liste des effets indésirables de la chaleur, il ne faut pas omettre celui sur nos médicaments, comme le souligne Libération. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte régulièrement à ce sujet, les effets négatifs étant exacerbés lorsqu’il fait particulièrement chaud.
La problématique est simple. Pour réguler notre température corporelle, nous transpirons et évacuons de l’eau en grande quantité. Or, moins nous avons d’eau, et donc de sang, plus la concentration d’une molécule dans notre organisme augmente, il existe donc un risque de surdosage. C’est un premier problème.
Deuxième problème, il faut prendre en compte les effets secondaires des molécules: « Les meilleurs exemples sont les médicaments pour l’hypertension. Ils ont un effet diurétique, ils font uriner. Avec la chaleur, nous perdons beaucoup d’eau, alors si on en perd encore davantage en urinant, on risque d’être déshydraté« , résume Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
D’une manière générale, tous les médicaments ayant un effet sur le rein peuvent poser problème:
« La bonne réponse est d’être vigilant au fait de ne pas manquer d’eau », prescrit le pharmacien installé à Limoux (Aude).
En plus de ces deux risques, l’ANSM souligne que « d’autres médicaments peuvent empêcher le fonctionnement normal des mécanismes de refroidissement du corps », c’est notamment le cas de certains anti-épileptiques.
« La sudation peut aussi avoir des effets sur les médicaments en ‘patch’, comme ceux utilisés contre le tabagisme. Le mieux est donc d’éviter de suer et de rester au frais », ajoute Philippe Besset.
Tous concernés, mais certains un peu plus
Faut-il s’inquiéter si son traitement est considéré comme problématique en période de chaleur? « Dans la plupart des cas, un médicament ne représente pas un risque à lui tout seul, surtout s’il est bien utilisé », tempère l’agence de sûreté du médicament.
Mais certaines situations sont plus difficiles que d’autres. Les personnes âgées et les nourrissons sont spécialement vulnérables, mais pas que. On retrouve aussi les personnes atteintes de diabète, de maladies neurologiques, psychiatriques, cardiaques, rénales, etc.
Dans tous les cas, il ne faut jamais interrompre son traitement sans avis médical. Un rendez-vous avec un médecin est nécessaire, ou un passage au comptoir de sa pharmacie. « Nous pouvons donner, personne par personne, des conseils personnalisés en regardant le dossier médical », rappelle Philippe Besset.
Enjeu de conservation
Dernière problématique cumulant chaleur et médication, le transport. Tous les médicaments ne sont pas à risque. Les cachets secs, par exemple, endurent très bien la chaleur, même si dans l’idéal il est conseillé de ne pas les laisser exposés au soleil ou exposés à une chaleur intense pendant des périodes prolongées.
À l’inverse, certains produits risquent sérieusement de se gâter en cas d’exposition à de hautes températures. C’est le cas des suppositoires et des pommades qui doivent impérativement être conservés au réfrigérateur. Le premier, si fondu, part immédiatement à la poubelle. Pour les pommades, si elles « tournent, comme une mayonnaise », la destination est la même.
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