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Le Pas-de-Calais et la Haute-Savoie ont été touchés cette semaine par des crues importantes. Des départements pourtant marqués cet été, comme la majorité du territoire français, par d’importantes sécheresses cet été. Deux événements qui ne s’opposent pas.

Le Pas-de-Calais et la Haute-Savoie sous les eaux. Depuis plusieurs semaines, la France est arrosée de fortes précipitations, notamment à l’occasion des passages des tempêtes Ciaran et Domingos. Un surplus hydrique qui suit de peu une période de sécheresse intense en France. Deux phénomènes très liés.

« Les sécheresses et les crues sont assez souvent successives. Il faut imaginer les sols comme des éponges très sèches sur lesquelles on verse d’un coup beaucoup d’eau. Au lieu de pénétrer, elle va ruisseler. Et, au lieu d’aller dans les nappes phréatiques, cette eau coule dans les rivières, entraîne des crues et des inondations », résume Laurie Caillouet, ingénieure hydrométéorologue.

Sur le plan de l’eau, l’enchaînement entre les saisons est particulièrement violent en France. Cet été, la quasi-totalité du territoire métropolitain était en déficit hydrique. Au 1er août, près des deux tiers des nappes phréatiques, nos réservoirs à eau douce, étaient à un niveau faible, voir très faible dans 20% des cas.

Après la sécheresse, c’est la grosse pluie. Selon Météo-France, entre le 18 octobre et le 12 novembre, « la France a enregistré un cumul moyen de 215,4mm ». Un record sur 26 jours, le précédent datant de 1993.

Ces fortes pluies ne permettent cependant pas de recharger de manière efficace les nappes d’eau souterraines, comme l’explique la climatologue à Météo-France Christine Berne.

« Pour alimenter les nappes phréatiques, il faut des pluies ‘raisonnables’ pendant la période de rechargement », qui s’étend d’octobre à mars environ. Même s’il est « possible » qu’un petit effet bénéfique puisse être malgré tout tiré de cet épisode intense.

« Tout dépendra de s’il pleut ou non pendant le reste de la période », ajoute Laurie Caillouet.

Dérèglement climatique

Ces phénomènes intenses sont amenés à se répéter sous l’effet du dérèglement climatique, comme le montrent les différents scénarios listés dans les différents rapports du Giec.

Les épisodes de sécheresses risquent d’être plus fréquents et plus intenses. En parallèle, les pluies ne seront pas moins importantes, mais certainement plus concentrées. Et donc, moins efficaces et plus dangereuses.

« Selon le 6e rapport du Giec (août 2021), ‘le changement climatique intensifie le cycle de l’eau’, ce qui entraînera davantage d’inondations et de sécheresses associées dans de nombreuses régions », note l’Unesco.

Au lieu de longues périodes de « petites » pluies ponctuelles, des épisodes plus intenses et concentrés sont à prévoir en France. Les précipitations autrefois réparties sur un ou plusieurs mois pourraient localement être déversées en seulement quelques heures, comme cela a pu être le cas lors de la tempête Ciaran.

À noter cependant, le lien entre formation des tempêtes et dérèglement climatique n’est pas à ce stade établi, « il n’existe pas de consensus scientifique clair », indique Météo-France à ce propos.

D’une manière générale, une intensification des pluies prévue dans le nord de l’Europe. « Les scénarios du Giec sont unanimes (…) Nous savons que le plus grand nombre d’entre eux montrent une augmentation des pluies dans le nord de l’Europe », appuie la climatologue Christine Berne.

Pourquoi les inondations risquent-elles de se multiplier en France ces prochaines années?

Pour le cas de la France, située en Europe de l’ouest, les données nécessitent d’être consolidées. Mais ce phénomène est purement physique: un climat plus chaud, qui provoque une évaporation plus importante, et donc des précipitations plus fortes.

Un lourd bilan humain et économique

Cet « emballement » du cycle de l’eau sous l’effet du dérèglement climatique induit par l’activité humaine n’est pas sans conséquence, comme l’alerte l’Organisation météorologique mondiale, une branche des Nations Unies.

« Les épisodes de sécheresse et de précipitations extrêmes se soldent par un lourd bilan humain et économique », peut-on lire dans un rapport de 2022 sur l’état des ressources en eau dans le monde.

Un rapport de la banque mondiale souligne que ces épisodes ont frappé « 3 milliards de personnes et entraîné de lourdes souffrances et d’énormes pertes économiques ». Les deux seules tempêtes Ciaran et Domingos ont coûté à la France 1,3 milliard d’euros de dommages, selon la fédération France assureurs.

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