Le réchauffement moyen en France attribué au changement climatique sur la décennie 2013-2022 est de +1,7°C par rapport à 1900-1930. Selon la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), ce chiffre atteint +2,7°C pour 2050.
Les conséquences du changement climatique sont déjà visibles. Avec une température moyenne sur la France métropolitaine 3°C plus chaude qu’elle n’était au début du 20ème siècle, 2022 a été l’année la plus chaude enregistrée en France depuis 1900.
Pour atténuer ces effets négatifs et s’adapter, la France se fixe une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC). Dans un article paru le 16 octobre, Météo-France dresse un scénario de ce que nous réserve le dérèglement climatique en 2050.
+2,7°C en 2050
L’Europe occidentale se réchauffe plus vite que la moyenne planétaire. Aujourd’hui, le réchauffement moyen en France métropolitaine sur la décennie 2013-2022 est de +1,7°C par rapport à 1900-1930.
Alors que le Giec estime que le réchauffement atteindra +2°C dans le monde en 2050, cette valeur atteint +2,7°C pour la France. Et jusqu’à +4°C en 2100.
À l’horizon 2050, « ce niveau de réchauffement se traduirait notamment par des modifications profondes du cycle de l’eau et une intensification des événements extrêmes », indique Météo-France, qui ajoute que ces effets « se feront sentir dans tous les secteurs d’activités (gestion de l’eau, bâtiments, agriculture, production d’énergie, industrie, tourisme, sécurité et santé des personnes…) ».
Vagues de chaleur
Avec une telle hausse des températures, le TRACC prévoit en moyenne 25 jours par an en vague de chaleur et jusqu’à 100 nuits très chaudes dans le Sud. Pour comparaison, « la France connaissait en moyenne 1,7 jour de vagues de chaleur par an avant 1989 », rappelle Météo-France.
« L’occurrence de vagues de chaleur en France, qui était en moyenne d’un été tous les 5 ans avant 1989, est devenue annuelle depuis l’an 2000 », ajoute l’institut météorologique.
Les vagues de chaleur deviennent donc plus fréquentes mais également plus sévères et plus longues, « avec une période d’occurrence étendue de la fin mai au début du mois d’octobre ». Conséquence: les risques sanitaires sont accrus et on prévoit une augmentation de la morbidité et de la mortalité liée aux vagues de chaleur.
Un risque de feux de forêt démultiplié
L’augmentation des températures jusqu’à +2,7°C en 2050 entraînera une baisse de disponibilité de la ressource en eau et une hausse de la sécheresse des sols avec environ un mois de sols secs en plus par rapport à l’ère pré-industrielle.
Le TRACC prévoit également un risque multiplié par deux en nombre de jours, par quatre en surface en ce qui concerne les feux de forêt et de végétation.
L’hiver se trouve également très affecté avec une baisse de l’enneigement: dans son article, Météo-France parle de deux fois moins de neige en moyenne montagne en 2050.
Plus de précipitations en hiver
Alors que cette année 2024 est particulièrement humide, avec un excédent de pluie à l’échelle du pays, le dérèglement climatique augmente les précipitations et leur intensité.
En 2050, il faut s’attendre à moins de pluie en été (-10%) mais plus en hiver (+20%). Plus les températures moyennes augmentent en raison du réchauffement climatique, plus il y a de vapeur d’eau dans l’air. Un degré de plus dans l’atmosphère, c’est 7% d’humidité en plus dans le ciel. En outre, l’augmentation des températures des mers et des océans favorise le développement de phénomènes météo extrêmes.
Selon les prévisions du TRACC, l’augmentation des pluies intenses (+10%) renforcera « le risque d’inondations par ruissellement pour lequel 17 millions de Français sont exposés ».
Un danger pour les habitations et la population
En effet, le dérèglement climatique peut mettre en danger les populations. Par exemple, les habitations peuvent être endommagées par le retrait-gonflement des argiles.
Lorsqu’un sol est argileux, il peut être fortement sensible aux variations de sa teneur en eau et se comporte comme une éponge. Ainsi, il va se rétracter lors d’une sécheresse (qui sont de plus en plus fréquentes avec le dérèglement climatique) et il va gonfler en période pluvieuse. Ces variations créent des mouvements de terrain sous les constructions qui peuvent entraîner des fissures sur les habitations. Selon le TRACC, plus de quatre millions de maisons seront très exposées en 2050 à ce phénomène.
En outre, on observera de plus en plus de fragilisation des infrastructures et réseaux (ponts, routes, électricité…). Avec la montée des eaux, plus de 5.000 logements sont menacés par les submersions marines et l’érosion côtière.
À l’aune du dérèglement climatique, les perturbations de la production agricole seront accrues et les risques infectieux et épidémiques en hausse.
« Toutes les régions de France ne sont pas exposées ni sensibles de la même façon aux différents risques climatiques », explique Météo-France qui met à disposition un site permettant de revenir avec détails sur l’évolution climatique attendue sur un territoire donné avec toutes les communes répertoriées.
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