La petite tortue, temporairement baptisée « Darwin » dont on ignore encore le sexe, a été la première à naître sur le sol français, à Ajaccio en Corse. Un espoir de sensibilisation face au risque d’extinction de cette espèce.
« C’est une première en France! »: une tortue géante des Galápagos, espèce en danger d’extinction, est née en captivité à la cité des tortues A Cupulatta, à Ajaccio, le 21 mai dernier, a indiqué ce lundi 12 août le directeur de ce parc animalier.
« On a vraiment caché cette naissance, jusqu’à être sûr, qu’a priori il allait bien et qu’il mangeait, qu’il se développait », explique Pierre Moisson, directeur vétérinaire d’A Cupulatta, qui s’affiche comme le plus grand parc européen de présentation de tortues d’eau douce et terrestres, implanté sur cette île de la Méditerranée.
Cette tortue, temporairement baptisée « Darwin » mais dont on ignore encore le sexe, a connu « pas mal de soucis à l’éclosion », ajoute-t-il.
Ce n’est pas la naissance de n’importe quel tortillon en terre française, mais celle de l’une des créatures les plus emblématiques de l’île équatorienne des Galápagos.
« C’est la première éclosion de tortue des Galápagos en France. Jusqu’à maintenant, il n’y avait que quatre parcs zoologiques en Europe qui avaient reproduit ces tortues. C’est donc un événement rarissime », souligne Pierre Moisson.
Une espèce en danger critique d’extinction
Il raconte que le zoo de Zurick, qui « coordonne le programme européen d’élevage », leur a envoyé « il y a trois ans seulement une jeune femelle qui a commencé à pondre l’année dernière et qui a fait des oeufs fertils avec (leurs) mâles qui étaient là depuis déjà 24 ans ».
« Il n’y a qu’une seule femelle qui, avant la nôtre et trois de ses soeurs, ont reproduit en captivité », précise-t-il à l’AFP, soulignant qu’il y a moins de 130 tortues de cette espèce en captivité en Europe.
Toutes les espèces de tortues géantes des Galapagos sont sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de vulnérables à en danger critique d’extinction. Il ne reste aujourd’hui que 10 à 20% de population originelle encore en vie.
Sur les 15 espèces de tortues géantes qui vivaient à l’origine aux Galápagos – un archipel situé à 1.000 km de la côte équatorienne qui doit son nom aux tortues géantes – trois se sont éteintes au cours des siècles, selon le Parc national Galápagos (PNG).
La naissance de Darwin, née après 173 jours d’incubation et de soin méticuleux, représente ainsi un espoir pour ce parc animalier.
« Il est très important pour nous de sensibiliser les gens grâce à ce bébé sur la disparition des tortues dans le monde », affirme le directeur vétérinaire.
« Un mâle Galápagos peut atteindre jusqu’à 300 kilos »
Cette petite tortue pèse actuellement 90 grammes, loin des 170 kilos de son papa et des 96 kilos de sa maman mais dans quelques années elle pourrait atteindre leur poids voire les dépasser.
« Un mâle Galápagos peut atteindre jusqu’à 300 kilos. Le record du monde actuellement c’est 400 kilos », souligne Charlène Thévenet, soigneuse animalière au parc animalier d’A Cupulatta.
Pouvant mesurer 1,50 m de long, ces tortues terrestres peuvent également vivre plus de 100 ans.
Si Darwin est actuellement dans son propre terrarium, elle pourra bientôt, lorsque sa taille le permettra, rejoindre l’enclos extérieur pour marcher dans les pas de ses parents.
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