Pour tenter d’obtenir la réouverture 24h/24 des urgences de l’hôpital de Carhaix, des manifestants ont retenu pendant des heures des représentants de l’Agence régionale de santé, dont la directrice Bretagne.
Les esprits se sont échauffés à Quimper, dans le Finistère en Bretagne, ce jeudi. Alors que dans la matinée, une réunion avait lieu au siège départemental de l’Agence régionale de santé (ARS) pour discuter de la régulation des urgences de l’hôpital de Carhaix, des manifestants ont envahis les locaux, rapporte Ouest-France et France 3.
D’abord réunis dehors, en musique, dans une ambiance bonne-enfant, une centaine de personnes, dont une cinquantaine venus directement de la commune de centre-Bretagne, manifestaient pour exprimer leur mécontentement. Ils exigent la réouverture 24h/24 des urgences de l’hôpital, actuellement fermées le soir et la nuit, alors que le CHU de Brest est à une heure de route.
« En Centre-Bretagne, on a des petits salaires, on paie nos impôts comme tout le monde, on n’est pas des sous-citoyens, on a le droit d’avoir des services publics comme tout le monde », a estimé Matthieu Guillemot, porte-parole du comité de vigilance mobilisé contre la fermeture des urgences présent à la réunion, auprès de l’AFP.
Une occupation pendant près de cinq heures
Vers 12h, face aux discussions infructueuses, une soixantaine de manifestants ont décidé de pénétrer les locaux. Et de les occuper pendant près de cinq heures. Les huit représentants de l’ARS présents, dont la directrice générale de l’ARS Bretagne, Élise Noguera, ainsi que la directrice générale du CHU de Brest-Carhaix, Florence Favrel-Feuillade, étaient bloqués à l’intérieur.
« Nous ne bougerons pas d’ici. La délégation n’a pas été entendue, alors c’est le peuple qui décide maintenant. On improvise », s’exclame l’un des manifestants d’après Ouest-France.
Un barrage de fortune, constitué de tables, de chaises et d’étagères empêchait l’accès au couloir, personne ne pouvait ni entrer ni sortir dans la salle de réunion, « toutefois munie d’un point d’eau », note une journaliste de France 3 sur place.
Si cette manœuvre coup de poing s’est attirée les foudres de la préfecture du Finistère et de la députée du Finistère Annaïg Le Meur qui « condamne avec force l’intrusion », l’occupation s’est déroulée sans violence.
« Que du blabla de politiciens »
« On est déçus, plus qu’en colère, lâche Matthieu Guillemot à Ouest-France. On est en train d’assécher l’hôpital et tout va bien! Aujourd’hui, il y a des témoignages de personnes qui manifestent car leurs parents sont morts. Mais visiblement, tout le monde s’en fout. On ne lâchera rien, car on se moque de nous. »
Il déplore que « pendant les deux heures de réunion », il n’y ait eu que « du blabla de politiciens ». « Eux étaient là pour nous donner des statistiques justifiant la fermeture des urgences », a-t-il expliqué à l’AFP. Une mesure prise pour pallier le manque de médecins.
À la sortie des locaux à 17h30, malgré les heures d’occupation, aucun terrain d’entente n’a été trouvé
« L’ARS dit qu’elle a tenu ses promesses et que tout est revenu à la normale, mais non, c’est faux. On est loin de la normale », déclare Matthieu Guillemot à France 3 en ironisant « aujourd’hui, vous vous cassez le bras à Carhaix, vous pouvez aller aux urgences entre 9h30 et 15h, alors choisissez bien l’heure pour vous cassez le bras ».
Pour la directrice de l’ARS, invite les habitants à appeler le 15, la prise en charge des urgences vitales est assurée et « l’organisation par régulation fonctionne ».
Mais Matthieu Guillemot le combat n’est pas fini: « Nous allons nous réunir pour voir la suite à donner à nos actions. On continuera jusqu’au bout et on gagnera ».
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