Mazda poursuit son chemin vers l’électrification, et comme d’habitude, à son idée, bien particulière. Le nouveau CX-60, d’entrée de jeu disponible en hybride rechargeable, en devient même le porte-drapeau, avec des ambitions certaines.
Au cœur de la crise énergétique du moment, et du climat actuel de pénurie de carburant, la technologie hybride rechargeable (PHEV en anglais) est peut-être le choix gagnant. Economique en consommation d’essence, avantageux et de plus en plus performant lorsqu’il s’agit de rouler en tout électrique, c’est un peu la motorisation de rêve du moment.
Et si tous les constructeurs mondiaux ont d’ores et déjà lancé leurs modèles de conquête tout électrique, l’hybride rechargeable continue son bonhomme de chemin, devenant une alternative vraiment intéressante face à un marché du diesel qui n’en finit pas de baisser, et un horizon 100% électrique qui paraît encore un peu lointain, surtout en pleine interrogation sur le développement du réseau et la pauvreté actuelle de l’infrastructure de recharge. Enfin, le PHEV reste le moyen le plus sûr de continuer à vendre des SUV, dont le public reste friand (plus de 40% de parts de marché en Europe), en évitant des malus trop importants.
Mazda le sait, et a lancé progressivement le chantier de l’électrification pour sa gamme européenne, avec trois temps forts. Déjà, l’intégration de l’hybridation légère dans son moteur révolutionnaire SkyActiv X, disponible entre autres sur sa berline compacte 3 et son SUV CX-30, ensuite une initiative 100% électrique avec le SUV urbain MX-30, aux performances volontairement très cadrées… Manquait un modèle emblématique pour aller chercher « l’entre-deux », celui des clients soucieux d’avoir un engin dans les tendances du moment, économique et non-limité en autonomie. Le tout incarnant aussi la montée en gamme continue voulue par Mazda.
Le point fort: un engin statutaire
Le résultat fini est assez spectaculaire. Le CX-60 PHEV est un engin impressionnant et imposant. « Nous voulions un porte-drapeau pour l’ensemble de notre gamme », dit-on en interne chez Mazda, « et ce genre d’engin se doit aussi d’avoir la meilleure des technologies et de porter notre image ». Un défi de taille donc, mais d’entrée de jeu, ce SUV détone.
Sur ce mini-segment des SUV premium hybrides rechargeables, mis à part les BMW X, Mercedes G et Audi Q (si on peut dire PHEVisés pour des raisons d’émissions CO2), deux type d’engins ont vraiment marqué les esprits, tant ils ont été les vrais porte-drapeaux cette technologie et best-sellers de leur segment: les Mitsubishi Outlander et Eclipse Cross, et les Volvo XC-60 et 90.
Le CX-60 semble pour ainsi dire conçu pour s’insérer dans ce segment au meilleur moment et avec les meilleures armes. Et esthétiquement, il serait tout à fait à l’aise sur un parking rempli de Range Rover ou de Jaguar F-Pace. Le nouveau SUV Mazda brille par son design très soigné, doté d’un long capot à l’avant et d’un arrière vertical, totalement « SUV » et pas « SUV Coupé » comme le veut la mode actuelle. L’engin est donc massif, long de 4,70 mètres, et impressionne avec ses optiques à paupières froncées, ses jantes de 20 pouces bicolores et ses détails chromés.
Quand le Premium touche au luxe
Mais la surprise est vraiment à découvrir dans l’habitacle. Mazda semble y avoir intégré le meilleur de ce qu’il est capable de faire en termes de qualité, surtout dans la finition Takumi de notre modèle d’essai. Des sièges en cuir ivoire d’un confort impressionnant, des placages d’érable, des plastiques laqués de qualité et même des éléments textiles tissés à la japonaise sur la planche de bord. Là, très clairement, Mazda est tellement monté en gamme dans le domaine du premium qu’on peut commencer à parler de produit de luxe. On est au même niveau que les meilleures finitions de chez Volvo ou Mercedes, et même un petit cran au-dessus.
Au volant, le CX-60 révèle un caractère à la fois typiquement « PHEV » et typiquement Mazda. Mazda, parce que le niveau de confort et la souplesse des suspensions ne vous éloignent jamais des bonnes sensations routières, ne vous déconnecte jamais totalement de la route. Et PHEV parce que d’entrée de jeu, le premier PHEV Mazda est un coup gagnant.
D’une puissance totale de 327 chevaux, regroupant un moteur 4 cylindres de 2,5 litres de cylindrée et un moteur électrique à batterie de 17,8kWh, le CX-60 PHEV envoie un couple impressionnant de 500Nm grâce à sa transmission intégrale, et la chaine de traction propulse très sereinement, et sans effort, cet engin qui reste lourd mais sans excès à 2,1 tonne, strict équivalent d’un Volvo XC-60, par exemple.
Les mises en vitesse sont assez dynamiques du coup, avec un 0 à 100 km/h qui passe sous les 6 secondes (5,8). Le tout dans un calme olympien, avec une boite automatique 8 rapports très douce. Le CX-60 s’avère aussi extrêmement bien insonorisé, et en plus doté d’un système mutimédia très fonctionnel et sonorisé avec talent par Bose.
Un confort royal
Le CX-60 PHEV donne une impression de sérénité vraiment réussie, avec de larges surface vitrées, un grand toit ouvrant et une ergonomie très étudiée, et se place parfaitement dans la catégorie des SUV statutaires, agréables à conduire et où il est aussi très agréable d’être conduit, avec de très spacieuses places arrières. Point fort aussi, un beau volume de chargement dans le coffre. 470 litres, qui parait standard si on regarde les rivaux du segment… mais qui cache un compartiment supplémentaire de 100 litres de plus en soubassement. Une excellente surprise.
Et si l’envie vous prend de rouler en tout électrique, notamment en ville où cela sera le plus agréable, le CX-60 PHEV signe d’entrée de jeu parmi les meilleures autonomies du secteur, avec 60 kilomètres en normes WLTP, mais 5 kilomètres potentiels de plus semblent largement atteignables en conduite strictement urbaine, si l’on en croit les moyennes effectuées pendant l’essai. Sur une borne de chargement ordinaire de 11kW avec un câble type 2, il n’a fallu que 3h20 montre en main pour passer de 15 à 100% d’autonomie. Un temps très honorable. Comptez entre 4 et 5 heures sur une prise de courant 220v.
D’ailleurs l’engin s’avère économique à l’usage, avec une consommation moyenne constatée de 20-22 kWh/100km en tout électrique et un tout petit peu plus de 4 litres d’essence aux 100 kilomètres batterie vidée, ce qui reste impressionnant pour un SUV d’un peu plus de 2 tonnes.
Le point noir: une direction un peu floue
Quelques défauts peuvent être signalés, notamment un système d’infotainment légèrement daté et parfois un peu déroutant, et une direction pour le coup très démultipliée à basse vitesse, qui fait parfois perdre un peu l’idée du grand gabarit de l’engin. Sa consistance s’améliore toutefois une fois en mouvement.
Pour le reste, honnêtement, rien de rédhibitoire à signaler, ce CX-60 constituant une surprise étonnante, surtout en termes d’ambition. Et à 61.750 euros dans cette très haute finition Takumi, on peut dire qu’il constitue une offre très intéressante, notamment par rapport à son rival désigné, le Volvo XC-60, certes plus puissant mais dont les prix s’envolent au-delà des 80.000 euros en version PHEV dans les meilleures finitions.
Une très belle affaire pour les amateurs de SUV statutaires, mais aussi pour les entreprises… Mazda notant que 67% des premières commandes de ce CX-60 émanent des acheteurs professionnels. C’est donc peut-être le SUV qui lui permettra de percer sur le marché pro français, chantier en cours depuis quelques années.
Modèle essayé: Mazda CX60 2.5 eSkyactiv PHEV finition Takumi
Prix: 61.750 euros (hors options)
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