Pourtant l’une des régions les plus arides du globe, certaines parties du Sahara voient sa végétation s’épanouir en raison de fortes pluies.
Une végétation luxuriante au beau milieu du désert. L’image a de quoi surprendre et pourtant, le Sahara n’a pas été aussi vert depuis plusieurs milliers d’années. Un constat publié par la Nasa, qui dévoile des images satellites de la végétation reprenant ses droits dans l’une des régions les plus arides du monde.
Les 7 et 8 septembre dernier, une large partie du nord-ouest de l’Afrique a été inondée par un cyclone tropical. Un phénomène météorologique qui a fait sortir la verdure dans des régions ou celle-ci est extrêmement rare, notamment au Maroc, en Algérie, en Tunisie ou en Libye, souligne l’observatoire terrestre de la Nasa.
Lors du passage de ce cyclone tropical, il a plu « plus de 200 millimètres dans les zones touchées, soit à peu près l’équivalent de ce que la région reçoit en un an. » Un phénomène exceptionnel pour la saison.
« Ce qui est fascinant, c’est que les lacs normalement secs du Sahara se remplissent en raison de cet événement », explique Moshe Armon, maître de conférences à l’Institut des sciences de la Terre et à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Sur les images ci-dessus, publiées par la Nasa via le MODIS (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer) de son satellite Terra, on distingue l’apparition de plusieurs lacs, au Maroc dans le parc national d’Iriqui et en Algérie, où le lac Sebkha el Melah, dans un désert de sel, intéresse particulièrement les chercheurs.
Des images appuyées par celles prises par le satellite Sentinel-2, du programme européen Copernicus, qui comparent cette fois la végétation observée en septembre 2023 et celle un an plus tard, après le passage du cyclone tropical. Des clichés qui illustrent parfaitement l’augmentation des zones vertes dans la région.
Le Sahara n’a pas toujours été désert
Les chercheurs rappellent que ce n’est pas la première fois que le désert du Sahara se verdit. Il y a entre 11.000 et 5.000 ans, la région offrait en effet une végétation luxuriante, faite de rivières et de lacs. C’est le dernier épisode humide connu par les chercheurs.
Selon une étude américaine du Massachusetts Institute of Technologie, un tel verdissement se produit dans le Sahara environ tous les 20.000, en fonction des changements d’ensoleillement de la Terre.
Quelles conséquences dans la région?
Ces pluies dilluviennes, causées par ce genre d’événement climatique, ont plusieurs conséquences sur la région, outre le verdissement du désert. Et notamment des crues soudaines et pouvant être destructrices, comme ça a été le cas avec ce cyclone tropical de septembre dans des villages du Maroc.
Ces inondations ont causé des dégâts sur les routes et perturbé l’approvisionnement en eau et en électricité dans la région.
Au Maroc, les pluies torrentielles ont entraîné la mort d’au moins 18 personnes dans les zones désertiques et semi-arides du sud du pays touchées par le cyclone. Année après année, les épisodes de pluies de plus en plus récurrents durant la saison humide, ont des conséquences partout dans la région.
Début septembre, à Zinder, dans le sud du Niger, une mosquée construite il y a plus de 200 ans s’est effondrée suite aux précipitations qui se sont abattues sur la ville.
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