Des chercheurs ont précisé les bénéfices de la marche pour la santé et suggèrent que les risques de mourir de n’importe quelle raison diminuent quand un individu fait au moins 3967 pas par jour.
Faut-il marcher beaucoup pour être en bonne santé? Seuls 4000 pas quotidiens, soit environ 2,6 kilomètres, suffisent pour réduire le risque de mourir « de n’importe quelle cause » et les bénéfices sont encore accrus d’environ 15% tous les 1000 pas, selon une étude publiée mercredi dans le Journal européen de cardiologie préventive et relayée par le quotidien britannique The Guardian.
Résultats valables pour tous les individus
Un groupe de chercheurs a procédé à une analyse de 17 études antérieures portant sur la pratique de la marche à plus ou moins haute dose pour plus de 220.000 personnes. Ils en ont conclu que tous les risques de mortalité diminuent à partir d’environ 3967 pas par jour et que pour les risques cardio-vasculaires, des améliorations sont constatées dès 2337 pas.
« Nous avons constaté que cela s’appliquait aussi bien aux hommes qu’aux femmes, quel que soit leur âge et qu’ils vivent dans une région tempérée, subtropicale ou subpolaire du monde, ou dans une région où les climats se mélangent », explique Maciej Banach, professeur de cardiologie à l’université médicale de Lodz, en Pologne.
« Notre étude confirme que plus on marche, mieux c’est », résume-t-il.
Un optimum situé entre 7000 et 13.000 pas
L’étude précise que chez les groupes les plus jeunes, l’amélioration de l’état de santé est le plus significatif lorsque les personnes font entre 7000 et 13.000 pas par jour. Pour les personnes de 60 ans et plus, les gains les plus importants se font entre 6000 et 10.000 pas.
Ces 10.000 pas, qui constituent un objectif couramment promu, notamment sur les applications de sport-santé des smartphones, sont avant tout un objectif symbolique vers lequel tendre, mais il n’est pas indispensable de marcher autant tous les jours pour rester en bonne santé.
Les analyses ont également été focalisées sur les personnes effectuant 20.000 pas (environ 13 kilomètres) par jour et il a été constaté que les bénéfices pour leur santé continuent de croître à un tel niveau d’exercice. Elle indique qu’elle n’a pas trouver de seuil maximum au-dessus duquel la marche peut s’avérer néfaste pour la santé, mais précise toutefois que les données étaient limitées pour les personnes avec une régularité dans la marche sur des longues distances.
À l’avenir, les chercheurs souhaitent examiner des données concernant les coureurs de fond et les triathlètes, en cherchant à analyser les conditions physiques de différents groupes d’âge avec des problèmes de santé variés.
Enjeu de santé publique
Dans des sociétés, particulièrement en Occident, où les modes de vie sédentaires détériorent de plus en plus l’état de santé des individus, Maciej Banach souligne que la marche peut avoir des effets au moins aussi bénéfiques, « voire plus », que des médicaments.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le manque d’activité physique est actuellement la quatrième cause de mort la plus répandue dans le monde, avec environ 3,2 millions de décès annuels qui lui sont attribués. Ce chiffre pourrait être amené à augmenter à nouveau dans les années à venir, avec l’enregistrement d’une baisse de l’activité physique depuis la pandémie de Covid-19.
Selon des chiffres de l’Agence nationale de sécurité sanitaire publiés début 2022 et portant sur la période 2014-2015, 95% des Français ne font pas assez d’exercice et restent assis trop longtemps, notamment car ils passent beaucoup de temps devant des écrans.
La marche n’est pas uniquement utile pour entretenir ou améliorer la santé physique, elle a aussi un impact positif sur la santé mentale, grâce notamment à la libération d’endorphines qui contribuent à la sensation de bien-être et permettent d’atténuer le stress ou les symptômes de la dépression.
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