L’Ifremer a lancé un site de « sciences participatives » où des internautes peuvent l’aider à identifier des espèces sur des photos de fonds marins. L’objectif est de sensibiliser la population aux écosystèmes des fonds marins et d’entraîner des algorithmes d’intelligence artificielle à reconnaître ces espèces.
En apprendre plus sur les océans et aider des scientifiques à mieux comprendre les fonds marins. C’est la double proposition de la plateforme de « sciences participatives » lancée par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) fin août.
Cette initiative, qui s’intitule « espions des océans », est un site où des citoyens peuvent analyser des photos de fonds marins et tenter d’identifier les espèces qui y apparaissent.
Pour mener ses recherches, cet établissement public dédié à la connaissance des océans utilise des engins sous-marins afin de capturer des photos et des vidéos des fonds marins. Les quantités d’informations récoltées étant très importantes, l’Ifremer propose sur ce nouveau site à des citoyens lambda de l’aider à faire de tri.
De 6 à 2200 mètres de profondeur
Les images du site « Espions des océans » ont été « collectées dans quatre écosystèmes, dans l’Atlantique et le Pacifique, de 6 à 2200 mètres de profondeur », selon un communiqué de l’Ifremer. L’établissement public avait lancé en 2016 une initiative similaire sur les sources hydrothermales des grands fonds marins.
« Cela a été un premier succès: plus de 1500 utilisateurs ont participé à cette initiative et annoté plus de 50.000 images. Sans leur aide, analyser ce volume d’images prendrait près de 78 jours de travail ininterrompu pour les scientifiques », explique la coordinatrice du projet, Catherine Borremans, dans ce communiqué du 29 août.
Objectif: automatiser ce processus
L’opération « Espions des océans » doit permettre d’entraîner des algorithmes d’intelligence artificielle et d’automatiser l’identification des espèces. Sur ce site, les « espions » peuvent observer trois types de zones différentes: les récifs de coraux d’eau froide du canyon de Lampaul (golfe de Gascogne), les fonds marins de la rade de Brest (Finistère) e des sources hydrothermales du Pacifique et de l’Atlantique.
« Participer à ‘Espions des océans’, c’est découvrir des écosystèmes des fonds des mers, les espèces fantastiques qui y habitent et vous impliquer dans la recherche », souligne Catherine Borremans dans une vidéo mise en ligne par l’Ifremer.
La connaissance des grands fonds marins (plus de 200 mètres de profondeur) est actuellement très limitée, comme le souligne un rapport d’information du Sénat de juin 2022. Leur exploration est toutefois importante car ils « accueillent de nombreuses espèces vivantes et seraient riches en ressources minérales », expliquent les auteurs du rapport.
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