La principale suspecte du meurtre de la jeune Lola faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, ce qui a entraîné de vives réactions de la part de l’extrême droite. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé l' »indécence » de certains politiques.
Le meurtre de Lola, collégienne de 12 ans, à Paris, a entraîné de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux depuis que son corps a été retrouvé dans une malle ce vendredi. L’extrême droite a notamment vivement réagi à l’identité de la principale suspecte dans cette affaire.
Mise en examen et déferée, la suspecte de 24 ans faisait l’objet d’un obligation de quitter le territoire sous 30 jours, a appris ce lundi BFMTV de source proche du dossier. De nationalité algérienne, la jeune femme est arrivée en France en 2016 de façon légale. Elle avait obtenu un titre de séjour étudiant, aujourd’hui périmé.
Le 21 août dernier, alors qu’elle voulait prendre l’avion, elle a été interpellée à la police de l’air et des frontières qui a constaté qu’elle ne disposait pas de titre de séjour valide. Elle s’est vue délivrer une obligation de quitter le territoire sous un délai de 30 jours.
L’extrême droite réagit vivement
Dès dimanche, le président du parti d’extrême droite Reconquête Éric Zemmour a parlé d’un « francocide ». Il a repris le terme lundi, dans un tweet où il mentionne les « quatre suspects algériens dans l’affaire » et des faits « toujours commis par les mêmes, toujours au détriment des mêmes ».
Au total dans ce dossier, six personnes ont d’abord été placées en garde à vue. Les enquêteurs en ont relâché deux samedi et deux autres dans la nuit de dimanche à lundi. Ils ont été relâchés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux à ce stade. Au final, deux personnes ont été mises en examen: la principale suspecte et un de ses amis, soupçonné de l’avoir aidée à transporter le corps.
De son côté, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a estimé ce lundi sur Twitter que « les révélations sur le profil de la femme suspectée du massacre de la petite Lola » étaient « un cas d’école sur le caractère hors contrôle de l’immigration clandestine dans notre pays ». « Le débat doit s’ouvrir… enfin », a-t-elle ajouté.
D’autres ont interpellé le gouvernement de manière encore plus directe. Le député européen et candidat à la présidence du RN Jordan Bardella, après avoir fait plusieurs déclarations sur l’affaire, a cité le tweet de félicitations d’Emmanuel Macron pour l’international français d’origine algérienne Karim Benzema qui a reçu le Ballon d’or lundi, écrivant « Lola ».
Samuel Lafont, responsable de la communication numérique de Reconquête, a pour sa part publié des dizaines de tweets d’appels à la manifestation contre « cette insécurité meurtrière ».
La gauche exprime sa « compassion »
La gauche de l’hémicycle s’est, de son côté, emparée du sujet en début d’après-midi ce lundi. La députée LFI de la circonscription de la famille de Lola, Sarah Legrain, a ainsi publié un communiqué ce lundi dans lequel elle adresse ses « plus sincères condoléances » aux parents de la collégienne et leur souhaite que « vérité et justice soient faites ».
Plusieurs députés Nupes, comme Alexis Corbière ou François Ruffin, ont également exprimé leur « compassion » envers les proches de la collégienne ainsi que leur « horreur » ou leur « effroi » face à cette affaire.
Après avoir annoncé son « entier soutien à ses proches, sa famille, ses copains et copines de gym, de classe, de jeu… », la députée EELV Sandrine Rousseau a quant à elle dénoncé les propos de l’extrême droite.
« Les meurtriers et meurtrières ne peuvent être ramenés à une couleur de peau, une religion ou une nationalité, sauf à tomber dans les heures les plus sombres de l’humanité. Le francocide n’existe pas », a-t-elle déclaré.
Darmanin dénonce l' »indécence » de certains politiques
Interrogé sur ce terme, « francocide », le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a répondu ce mardi sur RTL.
« Je n’ai pas de réaction parce qu’il y a beaucoup d’indécence dans les prises de positions politiques », a-t-il répliqué.
« Je pense que, pendant un seul instant, les responsables politiques, ou en tout cas ceux qui se disent comme tels, doivent réfléchir aux conséquences de leurs mots, ne serait-ce que pour les familles qui voient la photo de leur fille circuler partout », a-t-il ajouté.
Le ministre a souligné que la principale suspecte dans l’affaire n’était pas connue des services de police, sauf en tant que victime de violences conjugales. « Il y a à peine un mois qu’elle a une obligation de quitter le territoire », a-t-il déclaré, ajoutant que « les choses se sont faites dans des conditions, je crois, malheureusement non prévisibles ».
« En plus d’un drame qui touche une famille, il y a beaucoup d’indécence de la part de personnes qui transforment cette histoire en tract électoral », a dénoncé Gérald Darmanin.
Le ministre a appelé à permettre aux parents de la jeune fille de faire leur deuil « dans la façon la plus respectueuse possible » après ce « drame ignoble ». Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, s’est rendu lundi dans le collège parisien où Lola était scolarisée. L’émotion y était vive et une cellule d’écoute a été mis en place dans l’établissement.
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