Dans la région de Troyes, un couple a été contraint de faire amputer l’un de ses chats blessé avec une balle incrustée dans la patte. Ils ont déposé plainte et confie que l’événement « accélère clairement » leur envie de quitter le village.
Tigris n’a pas plus que trois pattes. La faute a une balle tirée jeudi soir dans leur village de Dierrey-Saint-Julien, dans l’Aube, à une vingtaine de Troyes, et qui a fini sa course dans l’une des pattes avant de ce chat gris d’à peine un an.
Après des examens médicaux qui ont conclu à l’impossibilité de réparer le membre, il a été décidé de l’amputer, comme l’a expliqué l’un des propriétaires à BFMTV.com, confirmant des informations du journal L’Est Éclair. Ils ont également déposé une plainte à la gendarmerie. Une enquête est en cours.
« C’était soit l’amputation, soit on le piquait »
C’est au moment de partir au travail, vendredi vers 5h du matin, qu’Aurélia a découvert son chat. Tigris, est sorti de sous la voiture au moment où elle a mis le contact. Elle a tout de suite remarqué qu’il boitait.
« Sa patte était refermée sur elle-même, elle a pensé qu’il était mal retombé », raconte Cédric, son compagnon.
Emmené chez le vétérinaire, le chat passe une radio qui ne laisse pas de place au doute: il a été touché par une arme à feu. D’abord pris en charge par un vétérinaire habitant la région, le chat est transféré pour examens au centre vétérinaire de Reims, qui pose un bilan.
« Les nerfs étaient touchés et la patte était inutilisable », explique Cédric, « c’était soit l’amputation, soit on le piquait et nous on ne pouvait pas accepter ça ».
Tigris a finalement été amputé lundi. Ce jeudi, « il se porte très bien et vit de nouveau sa vie de chat (…) Il le vit mieux que nous, les animaux n’ont pas la même perception de leur humain », explique-t-il.
« Il méritait pas ça »
« Moi, je comprends pas. C’est un chat hyper sociable que tout le monde rêverait d’avoir. Il méritait pas ça », déplore Cédric. Le couple a pris une décision drastique pour ses deux félins:
« On ne les fait plus sortir. On ne veut pas que ça se reproduise, on ne veut pas les perdre. »
Cédric a sollicité un armurier pour expertiser les différents morceaux de projectile extraits. Le spécialiste lui a indiqué qu’il s’agissait d’une balle et qu’elle n’avait pas été tirée par une carabine à plomb. La maison est équipée de caméra de surveillance et Cédric passe au crible les images: il assure que le coup a été tiré à proximité, « à 22h10 et 14 secondes ».
Avec sa compagne, ils ont porté plainte contre X pour « sévice grave ou cruauté envers un animal domestique » auprès de la gendarmerie d’Estissac. Contactée, la gendarmerie indique à BFMTV.com qu’une enquête de voisinage est cours.
« Pas envie de vivre dans un village de tueur de chat »
Pour les chats, la privation de sortie est partie pour durer: « Tant que je ne saurai pas qui c’est et que cette personne ne sera pas derrière les barreaux, je ne les laisserai pas sortir. Cette personne est dégénérée. Il y a d’autres moyens pour la faire fuir. Un pistolet à eau aurait largement suffi ».
Locataire avec sa compagne de leur logement où ils vivent depuis 2020, Cédric explique que cet événement « accélère clairement l’envie de déménager » qu’ils avaient déjà, ayant pour projet d’acheter d’un maison.
« J’ai pas envie de rester vivre dans un village de tueur de chat », tranche le natif d’un autre village situé à une douzaine de kilomètres de Dierrey-Saint-Julien.
« Pour moi quelqu’un qui peut tirer sur un chat est aussi capable de tirer sur un humain. En plus, il a tiré en plein milieu du village, il y aurait eu un enfant qui traînait là, il aurait pu prendre la balle », tempête-t-il.
Le docteur Julie Danthez, l’une des vétérinaires du cabinet où a été pris en charge Tigris, se souvient de deux autres cas de chats blessés par arme à feu. « On voit différents animaux pour ce genre de blessures, mais ce sont beaucoup les chats, c’est probablement lié à leur mode de vie qui les fait aller un peu partout: certaines personnes peuvent considérer que ce sont des nuisibles », explique-t-il.
Mercredi, Cédric a reçu une visite de personnes vivant à une centaine de mètres de là et dont le chat a également été touché par un tir. Des épisodes dont L’Est Éclair s’est fait l’écho. Rien n’a toutefois permis aux enquêteurs de faire un lien entre elles.
Les actes malveillants contre les chats, en particulier les tirs, sont plutôt courants. Des propriétaires d’une chatte visée par un tir de carabine à plomb ont mis en ligne le 21 mai une pétition ayant « pour objet de sensibiliser afin de faire évoluer les mentalités pour que cesse cette pratique ». Au moment de l’écriture de cet article, elle a été signée plus de 40.000 fois.
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