Les alpinistes qui grimpent le mont Everest vont à présent devoir ramasser leurs déjections avec un sac et le rapporter au camp de base. « Nos montagnes ont commencé à puer », s’inquiète la municipalité népalaise locale.
Une conséquence méconnue du surtourisme dont le Népal ne veut plus. La municipalité de Pasang Lhamu, qui couvre la majeure partie du mont Everest, au Népal, impose désormais aux randonneurs de ramasser leurs excréments et de les redescendre avec eux jusqu’à leur camp de base, rapporte jeudi 8 février la BBC.
« Nos montagnes ont commencé à puer », déplore le maire de la commune à l’origine de cet arrêté.
Il faut dire que les marcheurs sont nombreux à s’aventurer sur les routes menant au sommet de l’Everest, qui toise à plus de 8.000 mètres d’altitude. En 2023, le Népal a délivré un nombre record de 454 permis d’ascension de l’Everest rien que pour la période du printemps.
Mauvaises odeurs et maladies
Or, la multiplication de la grosse commission de tous ces touristes pose aujourd’hui problème. « Nous recevons des plaintes selon lesquelles des selles humaines sont visibles sur les rochers et certains grimpeurs tombent malades », affirme l’élu.
« Ce n’est pas acceptable et cela érode notre image », clame-t-il, visiblement inquiet.
Pour mettre fin à cette accumulation de déjections à ciel ouvert, les alpinistes devront acheter des sacs dédiés au camp de base, avant d’entamer leur grande ascension. Le contenu sera même « vérifié à leur retour », assure la municipalité. Les sacs devraient par ailleurs être équipés de produits chimiques rendant les excréments inodores.
Un « problème majeur »
Selon la BBC, si des tentes équipées de toilettes de fortune sont installées dans les camps de base en haute montagne, il n’est pas rare que, lors de leur ascension, les randonneurs fassent leurs besoins à l’air libre, la neige empêchant de creuser un trou dans le sol, offrant un spectacle dont la municipalité se passerait bien.
Si les excréments sont des déchets biodégradables, à haute altitude, en raison des températures négatives, il leur faut de fait souvent des semaines pour se décomposer.
« Les déchets restent un problème majeur, en particulier dans les camps situés en altitude, inaccessibles », souligne le directeur général de l’organisation non gouvernementale Sagarmatha Pollution Control Committee (SPCC), auprès de la BBC.
Selon son organisation, on compte environ 3 tonnes d’excréments humains entre le premier camp de base de l’Everest et le quatrième.
Le président de l’Association des opérateurs d’expédition du Népal salue cette initiative qu’il considère comme « positive ». « Nous serons heureux de jouer notre rôle pour que cela réussisse », assure-t-il.
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