Le juge de la Westminster Magistrates Court a décidé d’abandonner les poursuites, reprochant à la police une répression excessive.
Une « victoire pour la liberté de manifester », selon Greenpeace. L’égérie mondiale de la lutte contre le réchauffement climatique Greta Thunberg a remporté, ce vendredi 2 février, son procès à Londres (Royaume-Uni), où elle était jugée pour trouble à l’ordre public lors d’une manifestation contre l’industrie des hydrocarbures en octobre dernier.
Dans ce nouveau procès en Europe contre la militante suédoise de 21 ans, le juge de la Westminster Magistrates Court du centre de la capitale britannique a décidé d’abandonner les poursuites, reprochant à la police une répression excessive.
Un hôtel bloqué
Au total, 26 militants avaient été interpellés le 17 octobre dernier pour avoir perturbé l’accès à l’Energy Intelligence Forum, une conférence qui réunissait les principales compagnies pétrolières et gazières dans un hôtel de luxe de la capitale britannique.
Greta Thunberg était poursuivie pour ne pas s’être pliée à l’injonction de la police londonienne de ne pas bloquer l’accès à l’hôtel où se déroulait ce rassemblement.
Mais le juge John Law a estimé que les conditions d’exercice de la manifestation ont été « imposées de manière déraisonnable » par la police aux militants présents sur les lieux, et que d’autres mesures « étaient disponibles et auraient pu être mises en place ».
Par conséquence, « quiconque n’ayant pas respecté ces règles n’a pas commis d’infraction », a ajouté le juge.
« Victoire pour la liberté de manifester »
Lors d’une précédente audience en novembre, Greta Thunberg avait plaidé non coupable, comme les quatre autres militants qui comparaissaient avec elle, et qui ont aussi vu les poursuites à leur encontre abandonnées vendredi. Elle risquait une amende maximale de 2.500 livres (près de 3.000 euros).
Libérée sous contrôle judiciaire après son arrestation, elle avait dès le lendemain pris part à une nouvelle manifestation devant l’hôtel cinq étoiles, avec des centaines d’autres personnes. Peu après, accompagnée de militants du groupe Extinction Rebellion (XR), elle s’était invitée à une conférence sur les prévisions scientifiques organisée par le Science Museum de Londres et avait interpellé des responsables du musée sur l’un de ses sponsors, le conglomérat Adani, notamment actif dans le charbon, selon un communiqué de XR.
Le verdict est considéré comme une victoire pour la liberté de manifester par Greenpeace.
« Il est ridicule que de plus en plus de militants du climat se retrouvent devant la justice pour avoir exercé pacifiquement leur droit de manifester, alors que les géants des énergies fossiles, comme Shell, sont autorisés à faire des milliards de bénéfices en vendant des énergies fossiles destructrices pour le climat », a réagi l’ONG.
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