Les hérissons bientôt éteints en France? WWF alerte sur la chute des populations de la faune sauvage

En France, certaines associations prédisent la disparition des hérissons, quand les populations de faune sauvage ont décliné de 73% en moyenne en 50 ans dans le monde, selon le WWF.

« On est obligés de les prendre, sinon ils ne survivent pas. » En France, il existe une centaine de refuges venant en aide aux hérissons et répondre aux menaces qui pèsent sur lui: disparitions des haies et des talus dans les exploitations agricoles, ou l’utilisation de pesticides dans les jardins.

Dans le Cher, l’association Atoupic vient en aide à la faune sauvage et plus particulièrement aux hérissons, en accueillant et en soignant les animaux blessés, mais aussi en faisant de la prévention auprès de la population.

Actuellement, une vingtaine de petits pensionnaires y sont soignés après la destruction de leur nid. « La majorité, ce sont des juvéniles qui se retrouvent tout seul », analyse Émeline Dunand, soigneuse et chargée de développement dans l’association Atoupic. « On est obligés de les prendre, sinon ils ne survivent pas », ajoute-t-elle.

Pourquoi 70 % des vertébrés ont disparu en 50 ans ?

Chez nos voisins britanniques, on déplore la disparition de 75% des hérissons. En France, le recensement est en cours, mais les scientifiques alertent sur l’importance de sa sauvegarde.

« C’est une espèce qui se nourrit d’insectes et de mollusques, notamment de limaces. Donc les hérissons sont vraiment des espèces qui sont les amies des jardiniers et des maraîchers et qui ont une importance écologique certaine », souligne Philippe Grandcolas, directeur adjoint de l’Institut Écologie et environnement du CNRS.

Certaines associations prédisent la disparition des hérissons en France dans les prochaines années.

73% d’animaux sauvages en moins en 50 ans

Une projection alarmante qui survient alors que le Fonds mondial pour la nature (WWF), publie ce jeudi 10 octobre son rapport de référence, à quelques jours de la COP16 Biodiversité en Colombie. Avec un constat: les différentes populations d’animaux sauvages ont perdu en moyenne 73% de leurs individus en 50 ans, essentiellement à cause de l’humanité qui s’en trouve menacée.

Cette conclusion du rapport « Planète Vivante » ne signifie pas que plus des deux tiers du nombre d’animaux sauvages de la planète ont disparu, mais que la taille des diverses populations (groupe d’animaux d’une même espèce partageant un habitant commun) a diminué de 73% en moyenne au cours des cinquante dernières années (1970-2020). La tendance était de 68% dans la précédente édition en 2022.

Au total, environ 5.500 vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens), répartis en quelque 35.000 populations à travers le monde, sont désormais recensés par cet « Indice Planète vivante », établi et actualisé tous les deux ans par la Société zoologique de Londres (ZSL) depuis 1998.

« Nous n’exagérons pas quand nous affirmons que ce qui va se passer dans les cinq prochaines années sera déterminant pour l’avenir de la vie sur Terre », résume l’ONG, qui reste toutefois optimiste.

« Nous ne sommes pas encore au point de non-retour »

L’indice est devenu une référence internationale pour prendre le pouls des écosystèmes naturels et analyser les conséquences sur la santé humaine, l’alimentation ou le changement climatique, malgré les critiques répétées de scientifiques contre la méthode de calcul, accusée d’exagérer fortement l’ampleur du déclin.

« Le tableau dépeint est incroyablement préoccupant », a déclaré Kirsten Schuijt, directrice générale du WWF.

« Mais la bonne nouvelle, c’est que nous ne sommes pas encore au point de non-retour », a-t-elle ajouté, citant les efforts en cours dans le sillage de l’accord de Paris sur le climat ou de l’accord de Kunming-Montréal. Ce dernier a fixé aux États du monde entier une vingtaine d’objectifs de sauvegarde de la nature à atteindre d’ici 2030.

Stimuler la mise en œuvre, jusqu’ici timide, de cette feuille de route sera la tâche principale de la 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) qui se tient du 21 octobre au 1er novembre à Cali, en Colombie.

François Pitrel avec Lucie Valais avec AFP

Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.

Laisser un commentaire