Après le sauvetage de 14 grands dauphins sur une plage bretonne, une association de protection des animaux marins a déploré le comportement des vacanciers, mettant en danger les cétacés déjà en détresse.
Un sauvetage miraculeux, mais qui inquiète. Quatorze grands dauphins ont été sauvés jeudi sur la plage de Fréhel (Côtes-d’Armor) après s’être retrouvés coincés près du rivage avec environ 50 centimètres d’eau seulement. Grâce à l’aide de 250 personnes, dont des vacanciers et les secours, les cétacés ont pu regagner la mer et reprendre leur chemin.
Très vite, l’association de protection des animaux marins Sea Shepherd France s’est émue de la situation en confiant son inquiétude. « Si de nombreuses personnes se sont mobilisées pour leur venir en aide, nous sommes inquiets de savoir que 250 personnes se sont retrouvées autour et des gestes comme ceux sur cette image sont terribles », a-t-elle commenté sur son compte Twitter.
Selon elle, « attraper les dauphins par les [nageoires] pectorales et par la queue peut avoir des conséquences graves avec déboîtements et blessure de la colonne vertébrale (…) Il ne s’agit pas uniquement de ramener les animaux à l’eau, il s’agit aussi de maximiser leurs chances de survie. »
Un protocole strict mais encore méconnu
L’échouage de cétacés vivants est plutôt rare en France. Parmi les centaines d’animaux retrouvés sur les plages chaque année, 95% d’entre eux sont morts, rappelle Pelagis, l’observatoire des mammifères et oiseaux marins. Mais l’activité humaine ou la perte de repères des cétacés pourraient être à l’origine de nouveaux échouages.
C’est pourquoi un protocole a été mis en place depuis 2021 pour améliorer la surveillance scientifique des mammifères marins et favoriser leur protection. « Tout mammifères marin, trouvé mort ou vivant et en situation de détresse, doit être impérativement et immédiatement porté à la connaissance (…) de Pelagis », précise le ministère de la Transition écologique.
Alors, si un cétacé vivant s’échoue sur des plages françaises dans les prochains jours, le premier réflexe à adopter est d’appeler l’observatoire au 05.46.44.99.10. Puis, contrairement à ce qui a été fait en Bretagne ce jeudi, il est fortement déconseillé de former un attroupement bruyant autour des animaux.
La remise à l’eau étant réservée aux personnes qualifiées, les passants peuvent toutefois maintenir le cétacé humide, sans couvrir ni arroser son évent. En mai 2022, l’observatoire Pelagis avait demandé aux membres d’une école de voile dans le Finistère de protéger un rorqual avec une bâche et de l’arroser avec un seau en attendant les secours, rappellent les Sauveteurs en mer.
Manque de formation?
Comme l’a déploré Sea Shepherd France ce vendredi, l’observatoire Pegalis demande d’éviter « de manipuler inutilement l’animal pour éviter de le stresser ou le blesser d’autant plus qu’un animal sauvage peut chercher à se défendre (coups, morsures…) » et de « ne jamais tirer sur les nageoires ».
Mais, outre ces conseils protocolaires pour les vacanciers ou passants, l’association de protection des animaux marins a exhorté les autorités à mieux former les services de secours pour augmenter le nombre de personnels qualifiés dans ce genre de situation.
« Il est de plus en plus urgent que la France, pays avec 3000 kilomètres de littoral sujet à des échouages de mammifères marins vivants de plus en plus récurrents, se mette au niveau et propose des formations adéquates aux pompiers, services de Police, OFB, ONGs, et aussi au grand public à minima pour éviter les gestes à ne surtout pas faire de personnes bien intentionnées », a-t-elle assuré.
Elle a enfin conclu: « Nous espérons qu’un maximum de personnes aura accès à ce genre de formation en France, dans l’intérêt des dauphins. »
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.