La police portugaise a arrêté cette semaine 14 personnes suspectées d’être responsables des incendies meurtriers qui ont ravagé le pays.
La situation sur le point d’être maîtrisée. Alors que des incendies meurtriers ont ravagé le nord et le centre du Portugal ces derniers jours, la police aurait interpellé, selon l’agence de presse Reuters, 14 personnes suspectées d’être à l’origine de dizaines de départs de feux de forêt.
Le Premier ministre portugais Luis Montenegro avait déjà promis mardi 17 septembre une « action répressive » sévère contre de tels crimes « commis au nom d’intérêts particuliers », sans donner plus de précisions.
Des intérêts économiques?
Selon Salvador Pinho Ferreira de Almeida, professeur à l’Université Lusofona spécialisé dans la protection civile, interrogé par Reuters, il y avait de forts signes d’activité criminelle dans ces incendies, car nombre d’entre eux « ont commencé la nuit et il est très bizarre de voir autant de foyers si dispersés ».
Plusieurs pistes sont privilégiées pour expliquer le geste des personnes arrêtées, notamment des intérêts économiques, comme l’achat de bois brûlé ou de terrains à moindre prix, ou « des problèmes de santé mentale », avance le chercheur et criminologue André Inacio à Reuters.
La plupart des feux maîtrisés
Grâce à une amélioration de la météo, le Portugal a maîtrisé jeudi les principaux feux de forêt qui ont sévi ces derniers jours dans le nord et le centre du pays, tuant cinq personnes et ravageant presque 100.000 d’hectares de végétation. Jeudi soir, il n’y avait plus que deux incendies importants encore actifs, mais les pompiers avaient bon espoir de les dominer vendredi, a indiqué en conférence de presse le commandant national de la protection civile, André Fernandes.
Après la chaleur étouffante et les vents violents qui ont frappé le pays depuis le weekend, les températures ont baissé et de la pluie était même attendue. Entre samedi et mercredi, les services de secours ont dû faire face à un millier de départs de feu et la surface brûlée s’élève à 94.000 hectares, soit dix fois plus que durant tout le reste de l’été, selon une estimation provisoire fournie par la ministre de l’Intérieur, Margarida Blasco.
Ces incendies ont battu « de loin » le record d’émissions carbone pour un mois de septembre au Portugal, a annoncé jeudi l’observatoire européen Copernicus, qui prévoit que les panaches de fumées atteignent l’Espagne et la France samedi et dimanche. Le bilan des derniers jours s’élève à cinq morts, dont quatre pompiers, et 90 blessés dont 12 graves, poussant le gouvernement à décréter une journée de deuil national vendredi. Des dizaines de maisons ont par ailleurs été détruites ou endommagées.
Les conséquences du changement climatique
Les scientifiques considèrent que les canicules et sécheresses d’une intensité croissante favorisent les feux de forêt et sont des conséquences du changement climatique, qui touche particulièrement la péninsule ibérique.
« La crise climatique est un facteur multiplicateur de toutes les tragédies auxquelles nous assistons », a réagi le secrétaire général de l’ONU, le Portugais Antonio Guterres, en référence aux incendies dans son pays mais aussi aux inondations qui ont récemment frappé l’Europe centrale et orientale.
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