Les grandes espérances de la COP 16

Les émissions de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles atteindront un nouveau record à la fin de cette année, selon une étude publiée ce mercredi 13 novembre par les scientifiques du Global Carbon Project.

Alors que se tient à Bakou (Azerbaïdjan) la 29e Conférence des Nations unies sur le climat (COP29) réunissant 54 États du monde entier du 11 au 22 novembre prochain, des chercheurs alertent sur la gravité des émissions de CO2 issues des énergies fossiles pour l’année en cours.

Selon cette étude de référence, attribuée aux plus de 120 scientifiques du Global Carbon Project (GCP) et publiée dans la revue Earth System Science Data, les émissions mondiales de CO2 provenant des combustibles fossiles atteindront un niveau record en 2024, avec 37,4 milliards de tonnes, en augmentation de 0,8% par rapport à 2023.

En y ajoutant les prévisions d’émissions liées au changement d’affectation des terres, comme la déforestation, les émissions totales devraient atteindre 41,6 milliards de tonnes cette année.

Par comparaison, en 2023, 40,6 milliards de tonnes de dioxyde de carbone avaient été rejetées, soit 2,5% de moins.

Un pic prévu avant 2030?

Les émissions totales de CO2 se trouvent à un plateau sur la dernière décennie, selon le Global Carbon Project qui précise, par le biais de son directeur d’étude le Professeur Pierre Friedlingstein, que « les effets du changement climatique sont de plus en plus dramatiques, mais rien n’indique encore que l’utilisation des combustibles fossiles ait atteint son maximum. »

Selon Glen Peters, du Centre pour la recherche internationale sur le climat d’Oslo, le monde est « proche d’une manière très frustrante » d’un pic des émissions fossiles. « Les (énergies) renouvelables augmentent fortement », de même que les voitures électriques, « mais ce n’est néanmoins toujours pas assez », a-t-il déclaré à la presse.

« Pas assez » pour compenser, et encore moins pour inverser la tendance. Depuis 2023, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime quant à elle que le pic mondial de consommation des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) interviendra « avant 2030 ».

Au rythme actuel, l’équipe du rapport « Global Carbon Budget » estime qu’il y a 50% de chances que le réchauffement dépasse 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015, « de manière constante d’ici environ six ans ».

Si cette estimation est « soumise à de grandes incertitudes », « il est clair que le budget carbone restant, et donc le temps qu’il reste pour atteindre l’objectif de 1,5°C et éviter les pires impacts du changement climatique, est presque épuisé », souligne dans un communiqué le Global Carbon Project.

L’Asie dans le viseur des observateurs

Les émissions de la Chine, premier émetteur mondial de CO2, devraient augmenter de 0,2%, bien que la fourchette des émissions comprenne une possible diminution.

Du côté des États-Unis, les émissions devraient baisser de 0,6%. Celles de l’Inde, en revanche, devraient elles augmenter de 4,6% et celles de l’Union européenne diminuer de 3,8%.

Le malus écologique pour les voitures durci

Le rapport indique, en outre, que les niveaux actuels d’élimination du dioxyde de carbone par la technologie, excluant donc des moyens naturels comme le reboisement, ne permettent que de compenser un millionième du CO2 émis par les énergies fossiles.

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