Au salon automobile de Munich, Crédit Agricole lance Crédit Agricole Mobility Services. Cette entité doit regrouper une vingtaine de services liés à la mobilité d’ici 2026.
Ecrans au mur, écrans au sol, scénographie colorée, le stand du Crédit Agricole au salon de l’automobile de Munich (5 au 10 septembre) regorge d’effets pour faire concurrence à ceux de ses voisins immédiats au parc des expositions de la ville, les constructeurs chinois BYD ou allemand Mercedes.
Après avoir affiché sur le Mondial de Paris l’an dernier ses ambitions, la banque complète cette année ses offres de financement par un portefeuille de services, regroupés sous la marque Crédit Agricole Mobility Services, nouvelle entité de Crédit Agricole Consumer Finance.
Un bouquet de services pour l’automobile
Cette branche dédiée à la consommation a également annoncé la création d’une coentreprise 50-50 avec la société Opteven dans l’extension de garantie et de maintenance, une offre qui se veut européenne pour ses clients.
« Nous mélangeons tous les produits », explique au micro de BFM Business Giacomo Carelli, PDG de CA Auto Bank et de Drivalia. L’objectif est de fidéliser le client tout au long de son processus d’acquisition puis d’entretien d’un véhicule.
« Nous pouvons demain avoir des clients qui veulent faire des essais avec Drivalia [l’entité location courte, moyenne, longue durée, abonnement et autopartage de Crédit Agricole, NDLR], par exemple avec un abonnement, et si la voiture lui plaît, il peut l’acheter chez un concessionnaire avec un financement de CA Autobank [l’organisme de financement crédit, NDLR », détaille ainsi Giacomo Carelli.
« Nous avons aussi un service de livraison à la maison, c’est-à-dire que le client peut choisir sur internet la voiture qui lui plaît, et on peut faire la livraison dans toutes les villes françaises », poursuit le dirigeant. CA a en effet également pris une participation dans HiFlow, une société de livraison de véhicules.
3e pilier de sa stratégie mobilités, Crédit Agricole Mobility Services doit aider Crédit Agricole Consumer Finance à réaliser son objectif de 50% de son chiffre d’affaires en 2025 dans le domaine de la mobilité.
« Un métier assez naturel pour les banquiers »
Sur le salon automobile de Munich, Crédit Agricole n’est pas le seul présent. Dans les allées, évoluent aussi les représentants d’Arval (BNP Paribas) ou d’ALD Automotive (Société Générale).
Les groupes bancaires ont toujours été des partenaires de l’achat d’automobiles, via le crédit classique. Mais ces dernières années, un contexte favorable a suscité leur appétit au-delà des crédits auto.
« C’est un métier assez naturel pour les banquiers: ces derniers fonctionnent beaucoup sur une économie de l’abonnement, qui leur permet d’engranger des gains réguliers via un bouquet de services et d’entretenir ainsi une relation de long terme avec leurs clients », nous explique Pierre de Brabois, consultant au cabinet Wavestone.
« Elles se sont ainsi diversifiées dans l’assurance, puis dans le mobile et maintenant dans la mobilité. Les banques se sentent à l’aise sur ce type de services », souligne notre expert. D’autant plus à l’aise qu’elles proposent depuis longtemps des offres de locations longues durées pour les flottes. Offres qui se développent de plus en plus désormais chez les particuliers.
L’essor du leasing
Selon les derniers chiffres de AAA Data, en août, 53% des immatriculations de voitures neuves ont été réalisées en France via un leasing. Dans ce monde de la location, Crédit Agricole joue un rôle de challenger, si l’on prend en compte le nombre de véhicules actuellement gérés au niveau mondial: 800.000 pour le CA, quand Arval (BNP Paribas) en loue 1,6 million et ALD Automotive (Société Générale) près de 3,5 millions depuis son rachat de Leaseplan.
Ces trois grands acteurs y font également face aux captives des certains grands constructeurs, qui proposent aussi des offres de locations longue durée. Le Crédit Agricole s’est d’ailleurs appuyé sur Stellantis, avec lequel il a noué un partenariat fin 2021, pour gérer l’offre location longue durée du groupe aux 14 marques.
Avec l’essor de la voiture électrique, des nouveaux constructeurs, les patrons du Crédit Agricole y voient une réelle opportunité de gagner des parts de marché.
« Les gens vont désacraliser l’achat de la voiture, nous explique Stéphane Priami, directeur général de Crédit Agricole Consumer Finance. Acheter une voiture deviendra un élément d’usage comme on change de téléphone et ils vont s’intéresser au prix, à l’usage, à l’utilité ». Le CA a ainsi noué un partenariat avec Tesla, mais aussi avec le tout nouveau constructeur vietnamien VinFast.
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