Dans un communiqué, l’Anses souligne que la côte basque a connu d’importants épisodes de prolifération d’Ostreopsis, une microalgue toxique, en 2021 et 2022. Symtômes, risques sanitaires, recommandations… BFMTV.com fait le point sur ce qu’il faut savoir à l’approche de l’été.
Les baigneurs des plages basques invités à la prudence. Les températures qui grimpent à l’approche de l’été peuvent favoriser la prolifération d’Ostreopsis, une algue microscopique et toxique sur les plages du Sud-Ouest, alerte l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire.
Dans un communiqué publié ce mardi, l’Anses affirme que « des proliférations de microalgues Ostreopsis ont provoqué près de 900 intoxications sur la côte basque depuis 2021″ et émet des recommandations pour limiter les risques.
• Comment reconnaître cette algue?
Cette algue d’origine tropicale prolifère surtout l’été, lorsque l’eau atteint une température de plus de 20°C. Identifiée sur les côtes méditerranéennes depuis une quinzaine d’années, sa prolifération sur la côte basque est plus récente et a été particulièrement importante lors d’épisodes en 2021 et 2022, souligne une expertise de l’Anses rendue publique ce mardi.
Cette microalgue est invisible à l’œil nu, selon l’Agence régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine. On peut la détecter par le goût métallique qu’elle peut donner à l’eau. Ce goût métallique peut être ressenti même sans s’être baigné, en cas d’inhalation.
L’Ostreopsis peut parfois être présente sous forme de « matière brune gélatineuse en surface en dépôts sur les rochers et sur les macroalgues », ajoute l’ARS sur son site.
• Quels sont les signes et les risques d’une intoxication?
Les signes d’une intoxication sont des symptômes grippaux (toux, mal de gorge, nez et yeux qui coulent…), des irritations cutanées et des troubles gastriques.
Elle survient principalement par « l’inhalation des embruns marins » et « il suffit d’être à quelques mètres de la mer pour être intoxiqué », selon l’Anses.
C’est ce qui avait incité plusieurs villes basques comme Biarritz ou Bidart à fermer momentanément des plages lors de l’été 2021.
Les symptômes d’une intoxication « apparaissent quelques heures après le contact avec la microalgue ou ses toxines et disparaissent en quelques jours », ajoute l’établissement public.
Dans son avis publié mercredi, l’Anses estime que les connaissances scientifiques actuelles sont sur l’Ostreopsis sont encore trop limitées pour définir avec certitude son risque pour la santé humaine.
L’Agence régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine recommande aux personnes dont les symptômes persistent au-delà de 3 à 4 jours et/ou s’aggravent de consulter un médecin, notamment en cas de gêne respiratoire marquée, de douleurs musculaires, de tremblements prolongés ou de signes cutanés généralisés.
• Quelles sont les personnes à risque?
« Les personnes qui ont des problèmes respiratoires sont les plus à risque de présenter des symptômes », précise Carole Catastini, qui a coordonné l’expertise, citée dans le communiqué de l’Anses.
« Elles devraient éviter d’être à proximité du littoral lorsqu’il y a une prolifération d’Ostreopsis », recommande-t-elle.
L’Anses souligne que les professionnels travaillant sur les plages ou à proximité, comme les maîtres-nageurs-sauveteurs ou les restaurateurs, sont particulièrement touchés.
• Quelles sont les recommandations des autorités?
La promenade ou la baignade ne sont pas nécessairement interdites en cas de prolifération d’Ostreopsis, sauf si un arrêté municipal est pris localement, explique la communauté d’agglomération du Pays Basque sur son site. L’ARS conseille aux personnes qui ont été exposées à la microalgue de se laver le corps et les cheveux en retour de plage.
Les ARS sont responsables de la diffusion d’informations en cas de forte concentration d’Ostreopsis. Ces recommandations sont notamment accessibles sur l’application Kalilo, qui donne des informations sur les plages du Pays Basque, et auprès des postes de secours de ces plages.
Si la possibilité d’une intoxication alimentaire due à l’Ostreopsis est incertaine, les experts recommandent par précaution de ne pas prélever de coquillages ni d’autres produits de la mer en cas de prolifération de la microalgue, selon l’Anses.
• Quelles sont les évolutions conseillées par l’Anses?
L’agence recommande aussi aux autorités locales de surveiller étroitement les zones concernées par la prolifération de la microalgue. Elle préconise « d’adapter la fréquence des prélèvements d’eau en fonction de la concentration de la microalgue », avec des contrôles sanitaires des eaux de baignades réalisés à une fréquence hebdomadaire, voire quotidienne, lorsque l’algue est détectée. Ces contrôles sont habituellement réalisés tous les 15 jours, selon l’Anses.
« De même, il ne faudrait pas contrôler uniquement les plages surveillées, comme c’est le cas actuellement, mais toutes les plages où il y a des activités nautiques, qu’il s’agisse de baignade, de surf ou de voile », estime Carole Catastini, citée par l’établissement public.
« On sait aussi que la présence d’Ostreopsis peut être très localisée: elle peut être présente à une extrémité de la plage mais pas à l’autre », ajoute-t-elle.
Les mesures à prendre en cas de forte concentration de microalgues ou d’intoxications nombreuses peuvent aller jusqu’à l’interdiction des activités nautiques et la fermeture des plages.
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