La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé jeudi à Rouen l’ouverture de la prescription d’antibiotiques par les pharmaciens pour traiter certaines pathologies courantes.
Un gain de temps pour tous? En déplacement à Rouen jeudi, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé une série de mesures tournées vers le système de santé français. L’une d’elles: la possibilité pour les pharmaciens de prescrire certains antibiotiques pour traiter des pathologies courantes.
Ainsi, un patient souffrant d’une cystite ou d’une angine, des infections courantes, mais qui peuvent s’avérer très douloureuses, pourra bientôt s’adresser à son pharmacien directement.
Pour l’instant, les antibiotiques ne peuvent être prescrits que par les médecins, ce qui implique de prendre rendez-vous avec un généraliste bien souvent surchargé. Un changement qui permettra donc aussi de soulager les praticiens. D’une pierre deux coups?
Comment ça marche?
Les contours précis de ce nouveau dispositif devront être précisés dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale présenté en septembre. Les premiers éléments laissent supposer que la procédure sera la suivante.
Un patient ou une patiente en suspicion d’infection se rendra auprès de son pharmacien. Celui-ci effectuera un test rapide d’orientation diagnostique. En fonction du mal et de sa sévérité, la molécule prescrite sera adaptée. Dans le cas de cystites, sera prescrit de la fosfomycine. Dans le cas d’angines bactériennes, sera prescrit de l’amoxiciline.
Une utilisation à modérer
Comme le soulève Le Monde, cette mesure pourrait également permettre de lutter contre l’antibiorésistance. C’est-à-dire, la résistance aux antibiotiques poussée notamment par la mauvaise utilisation de ces produits.
Un diagnostic et un traitement plus fin garanti par les tests. Sur les « 6 millions de prescriptions d’antibiotiques dues aux angines, seules 2 millions seraient justifiées », déplorait le rapport sur la régulation des produits de santé publié le 29 août.
Reste que les médecins n’apprécient pas toujours de voir une partie de leurs prérogatives déléguées aux pharmaciens ou autres professionnels de santé. Dans l’optique d’horizontaliser une partie de la charge de travail, le gouvernement avait par exemple ouvert la vaccination aux officines; Le collectif « médecins en colère » avait vivement critiqué ce changement.
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