Le président des agriculteurs de Haute-Saône a appelé les éleveurs de son département à s’armer contre les loups afin de protéger les troupeaux.
L’appel du président de la Chambre d’agriculture de Haute-Saône est sans équivoque. « Je considère que l’État n’applique pas à l’élevage le principe général de protection de l’intégrité des personnes et qu’il y a carence de l’État et de la République », dénonce Thierry Chalmin dans un courrier publié ce jeudi 3 octobre par L’Est Républicain.
« J’enjoins donc les éleveurs à protéger vous-mêmes vos biens, à sortir armés et à taper un loup si vous en voyez un! », ajoute-t-il dans ce courrier daté du 23 septembre.
« C’est très malheureux d’en arriver là mais ça suffit »
Contacté par l’AFP, Thierry Chalmin a confirmé ses propos, expliquant qu’ils sont consécutifs à l’attaque d’un loup, qui a tué une vache et huit brebis en septembre dans le secteur de Villersexel.
D’autres attaques ont été signalées dans le département voisin du Doubs, où deux loups « en situation d’attaque » ont été abattus en août dernier sur arrêté préfectoral. Le loup est une espèce protégée et en tuer un est punissable de trois ans de prison et 150.000 euros d’amende.
Interrogé sur le risque de voir un éleveur local poursuivi pour avoir tué un loup, président des agriculteurs de Haute-Saône a répondu: « On verra bien ». « Est-ce que c’est légal que le loup vienne se servir comme au McDo sur nos troupeaux? Il faut que la peur change de camp, que le loup réapprenne à avoir peur des hommes », a déclaré Thierry Chalmin qui dit ne pas redouter des poursuites pour incitation à la désobéissance civile.
« Contre le loup, il n’y a rien qui marche », a-t-il assuré, citant un cas où un canidé est parvenu à entrer dans un bâtiment agricole pour attaquer le bétail. « Même dans un bâtiment, les animaux ne sont pas protégés », dénonce-t-il.
200 loups abattus par an en France
L’Hexagone compte environ un millier de loups, dont 20% sont tués chaque année soit 200 au total. En 2022, les indemnisations pour des dégâts causés par les loups se montaient à quatre millions d’euros.
Les États membres de l’Union européenne ont donné leur feu vert mercredi pour abaisser le statut de protection du loup, allant dans le sens des éleveurs malgré la levée de boucliers des associations écologistes.
L’UE veut passer d’une « protection stricte » à une « protection simple », qui permettrait d’éliminer plus facilement les loups quand ils sont jugés trop nombreux dans certaines régions, avec des quotas de chasse.
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