Le trafic se montre particulièrement difficile depuis un mois et demi en Ile-de-France, à l’approche des Jeux Olympiques. Mais pas forcément beaucoup plus qu’en 2023, nous confie le spécialiste TomTom pour la Métropole du Grand Paris.
Cette semaine marque une nouvelle étape dans les restrictions de circulation en Ile-de-France avant les Jeux Olympiques: 185 kilomètres de voies olympiques réservées ont été mis en service, avant la fermeture de nouveaux axes à partir de ce jeudi 18 juillet.
Si le chaos tant redouté n’a pas été observé sur les routes, 280 kilomètres de bouchons en fin de journée lundi selon Sytadin dans l’agglomération hors Paris, intra-muros, le trafic était plus compliqué selon TomTom.
Le spécialiste du GPS a lancé la semaine dernière un nouvel index pour suivre en temps réel le trafic cet été et pendant les Jeux Olympiques dans Paris et sur le périphérique. Ce lundi 15 juillet 2024, selon ce nouvel indicateur, le taux de congestion est resté toute la journée supérieur à la moyenne du même jour de la semaine en juillet et août 2023.
Un temps de trajet en hausse de 72% par rapport à la normale
À 9 heures ce lundi, le taux de congestion a même atteint les 72% (un taux de congestion très élevé), contre 44% l’an dernier à la même heure. Ce qui signifie que le temps de parcours des automobilistes avait ainsi augmenté de 72% par rapport au temps de circulation totalement fluide pour le même trajet.
Une tendance qui s’est confirmé les jours suivants à 9h: 68% de taux de congestion dans Paris à un temps de trajet normal mardi, 63% mercredi, et 71% ce jeudi 18 juillet, soit près de 25 points de plus que la moyenne.
TomTom ne précise cependant pas si ce taux de congestion élevé correspond à moins de voies et autant de voitures, ou moins de voitures.
L’an dernier, le niveau de congestion avait baissé en juillet à partir des 10 et 11 juillet, une tendance qui ne semble pas se confirmer cette année. « Par rapport à juillet 2023, nous sommes pour l’instant systématiquement au-dessus de la courbe de l’an dernier », nous résume Vincent Martinier, porte-parole TomTom.
Si dans Paris, la situation sur les routes semble donc bien s’être durcie depuis début juillet, ce n’est pas forcément le cas de toute l’Ile-de-France.
TomTom a ainsi comparé pour BFM Business et BFM Paris les mois de juin 2023 et juin 2024. En moyenne, sur toute la métropole du Grand Paris, le taux de congestion mensuel était de 39% cette année contre 46% l’année dernière, en pleine contestation contre la réforme des retraites. Compliquée l’an dernier, la circulation l’est restée cette année, sans pour autant se dégrader énormément à l’échelle de la métropole.
Plus du double du temps de trajet le 6 juin
Une date est particulièrement emblématique ces deux dernières années pour les embouteillages: le 6 juin. L’année dernière, en pleine réforme des retraites, la 14e journée de contestation battait son plein avec des grèves notamment dans l’aérien et le ferroviaire. Le taux de congestion sur la région avait alors atteint les 54% (un indice assez élevé) sur l’ensemble de la journée.
Cette année, le 6 juin, en pleine visite du président américain Joe Biden en France et de fermeture accidentelle de l’A13, le taux de congestion atteignait 55%, suite notamment à une fermeture surprise du périphérique.
Certaines heures ont cependant été plus tendues le 6 juin dernier, d’où peut-être l’impression de naufrage de la circulation largement documenté sur les réseaux sociaux par les usagers.
« Le 6 juin à 9 heures du matin, le taux de congestion était de 109% en Ile-de-France, ce qui signifie que le temps de trajet avait plus que doublé », nous explique Vincent Martinier.
Qui ajoute: « donc dans Paris, le trafic était encore plus dense ». Au total, sur la métropole du Grand Paris, 1.500 kilomètres de bouchons avaient été enregistrés ce 6 juin. Un chiffre impressionnant qui reste pourtant inférieur à celui du 18 juin.
Un taux de congestion de 110% avait alors été atteint à 9 heures du matin. Au total, sur la journée, 1.660 kilomètres de bouchons avaient été enregistrés, nous confie TomTom. A 9h, on comptait en effet plus de 600 kilomètres de bouchons, entre fortes pluies et fermeture de l’A13.
Paris, ville la plus embouteillée au monde?
2023, 2024, la situation reste donc difficile sur les routes franciliennes. De quoi couronner Paris ville la plus embouteillée du monde, comme en mai selon ce tweet?
« Nous ne le constatons pas vraiment, Manille reste sur le mois de juin largement plus embouteillée que Paris, avec un taux de congestion de 75% contre 39% pour Paris », nous explique Vincent Martinier. Bogota en Colombie, Bucarest en Roumanie ou Dublin en Irlande étaient aussi en moyenne plus embouteillées que Paris le mois dernier.
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