L’État a lancé le 12 août une campagne de vaccination qui comprend l’achat de 1,1 million de doses, qui ont parfois bien du mal à arriver jusqu’aux élevages.
Une inquiétude qui grandit jour après jour. Comme d’autres pays européens dont la Belgique, la France est actuellement touchée par une explosion de cas de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3, également nommée maladie de la langue bleue. Cette infection virale transmise par des moucherons culicoïdes touche les ruminants domestiques: les ovins, les bovins et les caprins.
À date, on estime que 190 foyers ont été recensés à travers le pays. En réaction, l’État a lancé le 12 août une campagne de vaccination, et l’achat de 1,1 million de doses pour les ovins a été acté, le tout pour 7,7 millions d’euros.
« Nous estimons qu’il en faut beaucoup plus. (…) Il faut stopper la progression de la maladie avant qu’elle n’atteigne les grandes zones d’élevage ovin, dans le Massif central ou le bassin de production du Roquefort », a déclaré à l’AFP Laurent Saint-Affre, éleveur en Aveyron et membre du bureau national de la FNSEA.
Avancée « quasi-inéluctable »
Dans les élevages français, l’heure est à l’inquiétude et de nombreux exploitants déplorent une vaccination qui intervient de manière trop tardive, alors que la maladie est déjà bien implantée sur le territoire. « Si on n’a pas les moyens de protéger nos animaux, ça peut vraiment poser problème », déclare à BFMTV Aurélie Bourassin, éleveuse à Marchesieux, dans la Manche.
« Il faut bien le dire, il y a les vacances scolaires, on a des vétérinaires qui sont en vacances et c’est normal parce qu’ils ont une vie très active. Ce n’est pas dans cette période-là qu’ils vont regarder forcément leur courrier », explique-t-elle, évoquant des doses qui ont du mal à être acheminées.
Pour l’heure, les foyers repérés en France se situent dans les départements suivants: Aisne, Ardennes, Haute-Marne, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Oise, Pas-de-Calais. Le premier foyer national a été identifié début août à Marpent, dans le Nord.
« Si malheureusement le vaccin n’arrive pas à temps, on ne pourra pas protéger à temps les animaux. On sait que l’avancée du virus via les moucherons est quasi-inéluctable », interpelle, toujours à BFMTV, Christophe Savoye, directeur du groupement de défense contre les maladies des animaux de Seine-Maritime.
La Belgique fortement touchée
Par ailleurs, la FCO de sérotype 8 connaît un regain d’activité ces dernières semaines dans le sud du pays. Un vaccin, différent de celui contre la FCO 3, existe et a été pris en charge par l’Etat de 2008 à 2018 mais ne l’est plus pour cette épizootie, désormais considérée comme endémique en France.
Le ministère de l’Agriculture reconnaît des « lenteurs » dans la première phase de déploiement des vaccins, mais affirme que la campagne de vaccination a démarré « avant l’arrivée des premiers cas » en France.
La fièvre catarrhale ovine touche désormais près de 1.200 élevages en Belgique, trois fois plus qu’il y a trois semaines, selon les chiffres communiqués mardi par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca).
Une situation observée également dans les pays voisins: en Allemagne ou aux Pays-Bas, premier pays européen où le nouveau sérotype 3 de ce virus a été décelé en septembre 2023.
La FCO se manifeste par de la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante ou encore la perte des petits lors de la gestation et parfois par la mort des animaux. Sa détection n’entraîne pas l’abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire ou à la fièvre aphteuse chez les ruminants. Le virus ne présente aucun risque pour l’homme.
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