Deux incendies gigantesques – dont les foyers sont situés à Landiras et à La Teste-de-Buch dans le Bassin d’Arcachon – dévorent les forêts de pins de Gironde depuis une semaine. 2000 pompiers s’activent pour étouffer les flammes mais en vain, tant ils doivent faire face à des conditions défavorables.
Lundi après-midi, la préfète de Gironde Fabienne Buccio avait averti: « La nuit prochaine sera très compliquée ». Les dernières heures ont tenu cette triste promesse mais cela fait désormais une semaine que la Gironde est en pleine détresse, depuis que deux incendies se sont déclarés mardi dernier, l’un à Landiras, au sud de Bordeaux, l’autre à La Teste-de-Buch, dans le Bassin d’Arcachon.
Sept jours plus tard, ces deux feux qui dévorent les forêts de pins des environs et menacent les localités voisines sont toujours actifs malgré le travail d’arrache-pied des pompiers et les ressources déployées sur place. BFMTV.com fait le point une semaine après le début des feux.
· 19.300 hectares dévastés mais des dégâts matériels limités
Pour l’heure, aucun de ces deux feux n’a fait de victime. En revanche, les ravages sur la végétation locale sont immenses. Selon le dernier décompte dressé par les autorités ce mardi à 8 heures, un total de 19.300 hectares de pins ont déjà été emportés par les incendies. Dans le détail, ce sont 12.800 hectares qui ont été carbonisés à Landiras, et 6500 à La Teste-de-Buch.
Les dégâts matériels demeurent limités bien que la menace demeure. Ainsi, dans la zone de Landiras, deux maisons et un mobil-home ont brûlé. Dans la commune voisine de Guillos, une habitation a également été calcinée. Vincent Ferrier, sous-préfet de Langon, a encore évoqué l’embrasement d’une « grange et de quelques véhicules ».
Sur le territoire – particulièrement étendu – de La Teste-de-Buch, le bilan est plus lourd. Dans le bourg de Cazaux, trois maisons et un restaurant ont été détruits ainsi que le siège du club de rugby. Sept bateaux sont partis en fumée dans le Bassin. Les cinq campings ceignant la célèbre dune du Pilat voisine – évacués dès le milieu de semaine dernière – ont eux aussi subi les assauts des flammes, et sont aujourd’hui brûlés à 90%.
· 32.300 personnes évacuées
À la fois tragédie humaine et succès pour les autorités dans leur mission de protéger les vies humaines menacées par la catastrophe en cours, les évacuations sont en effet l’autre grande affaire de ces incendies. Pour le moment, on compte 32.300 personnes évacuées dont 16.100 pour la seule journée de lundi.
14.300 personnes ont été exfiltrées du côté de Landiras. En plus de celle-ci, de nombreuses communes limitrophes ont été entièrement vidées de leurs riverains ou de leurs touristes: Guillos, Lahon, Hil, Petit-Hil, Louchats, Origne, La Broque, Hostens, Cabanacc-et-Villagrains, Villandraut, Noaillan, Léogeats, Budos, Balizac, Saint-Magne.
Le feu de La Teste-de-Buch a contraint à l’évacuation de 18.000 personnes. Outre les résidents des campings et de l’Ehpad local, les habitants du Pyla-sur-Mer, des Cazaux, des Miquelots – autant de localités dépendant de la commune de La Teste-de-Buch – ont dû partir. Le zoo d’Arcachon – qui a fermé ses portes dpeuis vendredi – a même dû mettre ses animaux en lieu sûr hors les murs, lundi.
· 2000 pompiers mobilisés et 9 avions
Les moyens humains et matériels déployés sur place sont très conséquents. Actuellement, ce sont 2000 pompiers qui s’échinent à lutter contre ces deux feux.
Sur les 20 avions bombardiers d’eau dont la France dispose, neuf survolent actuellement la Gironde – bien qu’ils aient dû s’absenter quelques heures lundi après-midi, déportés vers des feux naissants dans les Landes. Ces neuf appareils comprennent trois Dash et six Canadair.
Tandis que les pompiers parent au plus pressé pour étouffer ces foyers, experts et forces de l’ordre cherchent à établir les causes du drame. Il apparaît qu’elles sont bien différentes pour un théâtre d’opération et pour l’autre. Pour ce qui est de l’incendie de La Teste-de-Buch, il s’avère que c’est bien la panne électrique d’un camion sur un chemin forestier, puis un départ de feu sur le véhicule sinistré, qui est à l’origine du fléau.
· Cause accidentelle à La Teste-de-Buch, un homme en garde à vue à Landiras
Mais à Landiras, toutefois, c’est la piste criminelle qui est envisagée. Un homme a d’ailleurs été interpellé et placé en garde à vue lundi. Dans son communiqué diffusé en fin d’après-midi, la procureure de la République de Bordeaux a souligné que des expertises devaient encore être réalisées mais que les premières constatations allaient dans le sens d’un acte malveillant.
Ce sont plusieurs témoignages qui ont accablé le suspect et mis les enquêteurs sur sa piste. Ceux-ci ont notamment retenu le témoignage d’un garagiste qui circulait avec sa fille dans les environs le mardi 12 juillet dernier et a aperçu un véhicule stationnant sur le bas-côté. Ce dernier a aussitôt pris la fuite alors que les flammes initiales commençaient à jaillir. Selon la loi, un incendiaire risque 15 ans de prison et 150.000 euros d’amende.
· Des prévisions contrastées
Et les perspectives demeurent sombres pour la journée de mardi, car les conditions météorologiques extrêmes persistent. Cependant, les acteurs de la lutte contre les incendies peuvent tabler sur quelques améliorations. Tout d’abord, les températures – qui ont pu dépasser les 40°C lundi, comme à Cazaux et ses 42,4°C – sont en baisse: elles n’excèderont pas les 33°C dans la région ce mardi. L’hydrométrie, sous les 10% lundi, sera plutôt de 20% ce mardi selon le site spécialisé Météo Agricole à La Teste-de-Buch, et de 30% à Landiras.
Il restera à espérer que les vents se calment, afin que les rafales cessent de favoriser les sautes de feu et donc sa propagation.
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