Selon le décompte annuel de Butterfly Conservation, une association britannique, un tiers des espèces de papillons ont atteint leur plus bas niveau jamais observé au Royaume-Uni.
Le nombre de papillons a connu un déclin d’une ampleur inédite et « profondément inquiétant » pour l’état de la biodiversité au Royaume-Uni, selon le décompte annuel publié mercredi 18 septembre par une association britannique, qui appelle le gouvernement à agir.
Chaque été, des dizaines de milliers de volontaires participent au Royaume-Uni au « Big Butterfly Count », afin de recenser les papillons qu’ils voient durant leurs balades, une initiative qui permet aux scientifiques d’évaluer l’état de santé des espèces naturelles du pays.
Cette année, le bilan est « désastreux » avec le plus faible nombre de papillons observés en 14 ans, explique à l’AFP le Dr Dan Hoare, un responsable de l’association Butterfly Conservation
Un bilan « profondément inquiétant »
Selon les experts, les raisons de ce déclin sont multiples: un été particulièrement humide, mais aussi plus globalement l’artificialisation des terres, les pratiques agricoles, et en particulier le recours aux pesticides, ainsi que le réchauffement climatique.
Un tiers des espèces de papillons ont atteint leur plus bas niveau jamais observé, et les chiffres sont en baisse pour 81% des espèces comptabilisées, par rapport au recensement de l’été 2023. Un état des lieux « profondément inquiétant », souligne l’association.
« Nous sommes passés d’une situation où la vision d’un papillon lors d’une journée ensoleillée était une chose normale, à une situation où cela devient un événement rare », regrette Dan Hoare.
Pour son association, il est temps de déclarer l’état « d’urgence » pour les papillons, insectes de plus en plus menacés, alors qu’ils sont essentiels au maintien de la biodiversité.
Protéger la biodiversité
« Ils ont un rôle très important dans la chaîne alimentaire. Leurs chenilles sont une source de nourriture pour de nombreuses espèces (…) et ils sont d’importants pollinisateurs », détaille Dan Hoare.
Entre 1976 et 2019, les papillons ont ainsi perdu 42% de leur aire de répartition (espace de présence géographique) au Royaume-Uni, selon un rapport de Butterfly Conservation publié l’an dernier, tandis qu’un rapport officiel concluait qu’au cours des dernières décennies, le Royaume-Uni avait perdu près de la moitié de sa biodiversité.
Face à cette situation, Butterfly Conservation appelle le nouveau gouvernement travailliste à agir pour protéger la biodiversité. L’association réclame notamment l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes.
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