le changement climatique a rendu ces inondations deux fois plus probables, selon une étude

D’après une étude conduite par une vingtaine de chercheurs, le cumul de précipitations observé en Europe centrale du 12 au 15 septembre est le plus important jamais enregistré dans la région.

Pendant quatre jours, du 12 au 15 septembre dernier, la tempête Boris était à l’origine d’un déluge qui s’abattait sur plusieurs pays d’Europe centrale, de l’Allemagne à la Roumanie. Synonyme d’inondations catastrophiques qui ont entraîné la mort d’une vingtaine de personnes, ces précipitations ont été rendues d’autant plus probables par le bouleversement de notre climat.

Selon une étude du réseau scientifique World Weather Attribution (WWA) publiée ce mercredi 25 septembre et menée par une vingtaine de chercheurs européens, le réchauffement climatique a doublé la probabilité qu’un tel événement survienne, tout en accroissant sa puissance.

« Les empreintes du changement climatique sont visibles »

Ce travail, s’appuyant sur des données météorologiques et des modèles climatiques, « montre que les empreintes du changement climatique sont visibles sur les pluies qui ont provoqué la submersion de l’Europe centrale », résume dans un communiqué de presse Joyce Kimutai, climatologue à l’Imperial College de Londres.

Le cumul de précipitations observé entre le 12 et le 15 septembre à travers l’Europe centrale est le plus important jamais enregistré dans cette région, et de loin, soulignent les chercheurs. D’après l’historique des données qu’ils ont exploitées, et compte tenu du fait que les températures ont en moyenne augmenté d’1,3°C par rapport à l’époque pré-industrielle, ils estiment par ailleurs qu’un événement d’une telle ampleur est théoriquement amené à se produire une fois tous les 100 à 300 ans.

Les inondations de 1997 et 2002 en Europe centrale, qui avaient respectivement fait 114 et 232 morts en Europe centrale, « étaient présentées comme des événéments n’arrivant qu’une fois par siècle », remarque Bogdan H. Chojnicki, climatologue à l’université de Poznan (Pologne). « Pourtant, deux décennies après, le réchauffement climatique s’est poursuivi, passant de +0,5 à +1,3°C, et ces inondations se sont reproduites. »

Une probabilité qui pourrait encore augmenter

Pour les auteurs de l’étude, le passage de la tempête Boris doit constituer un signal d’alerte et nous conduire à limiter au maximum le réchauffement de notre planète. Dans le cas où les températures venaient à grimper de 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, la probabilité de telles précipitations continues pendant quatre jours augmentera encore de 50% tandis que leur intensité sera en hausse d’environ 5%. Et encore, « ces chiffres sont probablement sous-estimés », préviennent les chercheurs.

« La tendance est nette: si les êtres humains continuent d’abreuver l’atmosphère d’émissions d’énergies fossiles, la situation sera encore plus grave. Nous devons nous battre pour mettre un terme au changement climatique et éviter ses coûts sociaux et économiques gigantesques », martèle Bogdan H. Chojnicki.

Enfin, pour les chercheurs, si le bilan humain de la tempête Boris est bien moins élevé qu’en 1997 ou en 2002, c’est grâce à des prévisions qui anticipaient d’importantes précipitations plusieurs jours à l’avance, l’érection de murs de défense contre les inondations ou les alertes adressés aux populations.

Cependant, quel que soit le nombre de victimes, les pertes humaines soulignent à leurs yeux le besoin d’améliorer les mesures prises pour lutter contre les inondations et la nécessité de réduire au maximum les projets immobiliers dans les zones les plus exposées à ce type de phénomènes.

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