Auprès de Sud-Ouest, Me Stéphane Guitard affirme que le patron du Tchin Tchin Wine Bar a servi les bocaux de sardines « qui lui paraissaient conformes », alors que plusieurs personnes ont contracté le botulisme en en consommant.
Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire. Une femme de 32 est morte la semaine dernière après avoir contracté le botulisme à Bordeaux, en mangeant des sardines dans un bar bordelais. En outre, quinze cas ont été détectés en France, tous liés au même établissement.
Le Tchin Tchin Wine Bar a été fermé et la préfecture de Gironde a interdit « jusqu’à nouvel ordre » au gérant de fabriquer de nouveaux produits. Ce dernier risque jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende, selon le Code pénal.
Dans un entretien accordé à Sud-Ouest, l’avocat du patron de l’établissement explique que son client est « défait ». « Sa priorité, c’est de s’assurer qu’il n’y a pas d’autres malades, que ceux qui sont hospitalisés retrouvent leur vie d’avant et il pense bien sûr à cette famille qui a perdu une proche », complète-t-il.
« Il a collaboré sans réserve »
L’enquête a été confiée conjointement à la police judiciaire de Gironde, à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) et à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).
« Il a collaboré sans réserve », assure Me Stéphane Guitard, « il a passé ses journées avec la DDPP pour retrouver les gens qui sont passés chez lui à déguster du vin ».
« Il est épuisé physiquement mais il assumera et se tient à disposition des enquêteurs », précise l’avocat auprès de Sud-Ouest.
Un problème de stérilisation
Une première inspection de la DDPP avait conclu à un « défaut de fabrication » de ces conserves de sardines faites maison. Pourtant, Stéphane Guitard explique que le restaurateur bordelais « a suivi les recommandations du fabricant ».
« Il a ressorti la facture de son autocuiseur qui cuit entre 30 et 100°C. Il a suivi les recommandations du fabricant qui étaient de cuire pendant une heure ». Selon lui, le bocal et les caoutchoucs étaient neufs et tout était propre dans le bar.
« À ce stade, je pense qu’il est trop tôt pour parler d’une démonstration scientifique d’un non-respect des règles d’hygiène ».
La DDPP a estimé que le professionnel avait « un mode opératoire très artisanal qui n’était pas maîtrisé ».
Pas « conscience d’un risque »
En outre, le restaurateur a confirmé qu’à l’ouverture des bocaux, il y avait une mauvaise odeur et un défaut de stérilisation sur certaines conserves. « Lorsqu’il s’est exprimé dans la presse lundi soir, il était troublé », explique l’avocat.
Il ajoute que le parton du Tchin Tchin Wine Bar a ainsi « écarté de la commercialisation deux ou trois bocaux » mais a servi « ceux qui lui paraissaient conformes ». « Il n’avait pas conscience d’un risque à ce moment-là », détaille-t-il.
« Son cœur de métier, c’est de vendre du vin », justifie Stéphane Guitard.
En cas de « violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité », la peine pourrait monter à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
Au total, onze personnes ont été hospitalisées, dont huit France, pour cause de botulisme, cette maladie neurologique rare qui peut provoquer, dans ses formes les plus graves, une paralysie des muscles, notamment respiratoires, et ensuite entraîner un décès.
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