Nissan avait déjà une voiture électrique, l’une des toutes premières, la Leaf. Pour la remplacer, le constructeur japonais propose un SUV Coupé, l’Ariya.

Nissan voulait frapper fort pour son 2e essai en matière de véhicule 100% électrique. Après avoir signé une des premières tentatives réussies avec la Leaf, l’Ariya a-t-il les moyens de marquer son époque?

Nissan a pris son temps, tout son temps. Le constructeur a le mérite d’avoir essuyé les plâtres du marché électrique de masse avec sa Leaf, sortie en 2010. Et les chiffres parlent d’eux même, ce fut un succès. Voiture électrique la plus vendue au monde avant l’arrivée de la Tesla Model 3 en 2019, près de 500.000 exemplaires construits, la première Nissan « zéro émission » est même encore produite. Mais face aux progrès incroyables des grands constructeurs mondiaux à ce niveau ces dernières années, et de ses performances devenant en conséquence un peu dépassées, la Leaf devait avoir un successeur plus ambitieux.

Nissan avait déjà une voiture électrique, l’une des toutes premières, la Leaf. Pour la remplacer, le constructeur japonais propose un SUV Coupé, l’Ariya.
Nissan avait déjà une voiture électrique, l’une des toutes premières, la Leaf. Pour la remplacer, le constructeur japonais propose un SUV Coupé, l’Ariya. © Antoine Larigaudrie

Malgré la stratégie « multi-énergies » que conserve scrupuleusement Nissan, et ses pas décisifs dans le domaine de l’hybridation avec une chaîne de traction EPower réputée et efficace, le constructeur se devait d’avoir un produit 100% électrique, performant, autonome, pratique et dans l’air du temps. Chose faite avec l’Ariya, qui prend l’allure de symbole de cette phase 2 du 100% électrique chez Nissan.

Le point fort: un design d’avant-garde

Et force est de constater que le résultat est impressionnant. L’Ariya s’intègre parfaitement dans le paysage actuel, avec un look futuriste assez étonnant. Tout en rondeur mais doté de détails de carrosserie acérés, le nouveau venu tient à la fois de l’avion furtif et de la soucoupe volante, avec LE format à la mode du moment, SUV Coupé.

Le look de l’Ariya est un de ses points forts: tout en rondeur, doté de détails de carrosserie acérés, ce SUV Coupé tient à la fois de l’avion furtif et de la soucoupe volante.
Le look de l’Ariya est un de ses points forts: tout en rondeur, doté de détails de carrosserie acérés, ce SUV Coupé tient à la fois de l’avion furtif et de la soucoupe volante. © Antoine Larigaudrie

Doté de grandes roues aux jantes réussies et aux pneus épais, d’optiques géométriques très réussies, d’éléments aérodynamiques regroupés en haut de la lunette arrière et d’une stature plutôt imposante (4,60 mètres de long pour 1,85 mètre de largeur), l’Ariya ne manque pas d’allure et son design fait clairement tourner les têtes dans la rue. « C’est le Qashqai du futur? Il en jette », commente un passant lors de notre essai.

L’Ariya reste un modèle familial avec des dimensions assez impressionnantes : 4,60 mètres de long pour 1,85 mètre de largeur.
L’Ariya reste un modèle familial avec des dimensions assez impressionnantes : 4,60 mètres de long pour 1,85 mètre de largeur. © Antoine Larigaudrie

L’intérieur du cockpit est également un des points remarquables de ce Nissan Ariya. Déjà très bien fini dans cette finition Evolve, avec de jolis sièges en cuir ouvragés telles des coquilles Saint-Jacques, très confortables, des plastiques majoritairement soignés, de l’Alcantara, et même un éclairage d’ambiance intérieur très réussi, avec des motifs géométriques d’inspiration japonaise. Il y a même un rétroviseur entièrement numérique branché sur la caméra arrière, bien pratique. Un degré de finition franchement convaincant, pas encore tout à fait premium, mais remarquable chez Nissan.

Un autre point fort de l’Ariya: son habitacle, qui donne une impression d’espace remarquable et des systèmes de modularité très bien étudiés.
Un autre point fort de l’Ariya: son habitacle, qui donne une impression d’espace remarquable et des systèmes de modularité très bien étudiés. © Antoine Larigaudrie

Le coup de coeur: un intérieur spacieux et modulaire

Et puis, c’est toute l’organisation intérieure de cet Ariya qui s’avère franchement réjouissante, semblant regrouper les qualités de modularité à la fois des monospaces anciens et des SUV modernes. Une impression d’espace remarquable, rendue possible par l’adoption d’un plancher plat, et de systèmes de modularité très bien étudiés, une console centrale qui avance et recule électriquement et une tablette centrale escamotable (le tout étant truffé d’espaces de rangement pratiques), qui vous permettent de configurer le poste de conduite a volonté, soit agencé et ordonné de manière classique, soit en donnant la priorité à l’espace aux jambes.

L'habitacle du Nissan Ariya, plutôt spacieux.
L’habitacle du Nissan Ariya, plutôt spacieux. © Antoine Larigaudrie

Impression renforcée par l’adoption d’un volant à deux branches seulement, qui accentue cette impression au niveau visuel, sans même parler de la banquette arrière, moelleuse et confortable avec beaucoup de place pour les jambes. Un intérieur très aéré qui constitue une véritable réussite, doté en plus d’un infotainment complet en ce qui concerne les fonctions et la connectivité, sonorisé par Bose.

Au volant: place au « cruising » tranquille

L’Ariya est avant tout un engin paisible, malgré sa puissance de 242 chevaux sur cette version 87kWh. Rien de sportif à proprement parler même si l’engin de manque pas de dynamisme. Avec son architecture monomoteur et traction avant, il signe un honorable 8,7 secondes du 0 à 100km/h. Il accélère surtout convenablement pour s’intégrer au trafic.

Son freinage magique E-Pedal est à recommander pour tout contrôler d’un pied. Fait pour le « cruising » et les trajets routiers tranquilles, il excelle comme engin familial. Et malgré un gabarit imposant, il reste très pratique à manœuvrer avec une direction plutôt bien calibrée, notamment pour les manœuvres à basse vitesse.

Malgré un gabarit imposant, le Nissan Ariya reste très pratique à manœuvrer avec une direction plutôt bien calibrée, notamment pour les manœuvres à basse vitesse.
Malgré un gabarit imposant, le Nissan Ariya reste très pratique à manœuvrer avec une direction plutôt bien calibrée, notamment pour les manœuvres à basse vitesse. © Antoine Larigaudrie

Côté consommation, si on opte pour les modes de conduite les plus économiques, on arrive à ne guère dépasser les 16kWh aux 100 kilomètres en conduite urbaine. Le mode sport vous fera plus grimper du côté des 20 à 24, ce qui reste raisonnable pour un engin qui reste très spacieux, d’un gabarit assez imposant, et d’une masse approchant les 2 tonnes.

Pour ce qui est de la recharge, l’Ariya est équipé de 2 types de câble permettant de recharger de 20 à 80% de la batterie en 30 heures sur une prise domestique à 31 minutes seulement avec la capacité maximum (130kW), des temps plutôt au-dessus de la moyenne face à la concurrence, lui garantissant une autonomie WLTP très intéressante de 530 kilomètres (plus proche de 480 kilomètres en usage réel, ce qui reste tout à fait honorable).

Annoncé avec une autonomie en cycle mixte de 530 kilomètres, le Nissan Ariya dispose plutôt d’un rayon d’action de 480 kilomètres, une moyenne très honorable pour un grand modèle familial.
Annoncé avec une autonomie en cycle mixte de 530 kilomètres, le Nissan Ariya dispose plutôt d’un rayon d’action de 480 kilomètres, une moyenne très honorable pour un grand modèle familial. © Antoine Larigaudrie

Le point noir: un comportement pataud

Malgré tout, on reste un peu sur sa faim. Certes l’Ariya ne manque pas d’allure et de prestations intérieures. Mais passez votre chemin si vous aimez les SUV électriques dotés d’un peu de caractère et de rigueur dynamique. L’amortissement est franchement mou et donne parfois une impression désagréable quand la chaussée se dégrade ou en cas d’obstacle, créant des effets de roulis et de tangage. Seul un passage en mode sport raidit un peu les suspensions, mais clairement l’engin n’aime pas être brusqué. Il faut s’en tenir à une conduite très coulée. Des versions plus orientées performance à 4 roues motrices et 2 moteurs (e-4ORCE) existent, mais à un tout autre niveau de tarif: de 60.900 à 70.400 euros.

Le Nissan Ariya dispose d'un rétroviseur caméra dans l'habitacle.
Le Nissan Ariya dispose d’un rétroviseur caméra dans l’habitacle. © Antoine Larigaudrie

Quelques détails déçoivent aussi, la qualité des plastiques qui ornent les pourtant très réussis éclairages intérieurs, un peu « cheap », ainsi que celle du sélecteur de vitesse qui semble bien fragile. A noter aussi le rétroviseur digital, bien vu à l’origine, mais qui demande un petit temps d’adaptation et des réglages fins pour ne pas déstabiliser le conducteur, d’autant que la lunette arrière est naturellement dotée d’une visibilité très réduite, du fait de la structure de SUV Coupé. Les graphismes de l’infotainment sont un peu datés également, et la qualité acoustique de la sono Bose est plutôt décevante. Enfin à noter un coffre d’un volume chiche pour la catégorie, à 438 litres, là encore pénalisé par le coffre de coupé.

Mais à quel prix? Une sacrée affaire dans ce segment

Cela dit le prix et le positionnement de cet Ariya en font un engin diablement intéressant. La « cousine » Renault Mégane E-Tech, bien moins chère (38.000 euros), intéressera sans doute une autre clientèle, la française étant plus typée Crossover et bien moins spacieuse à l’intérieur.

Le Nissan Ariya débute à 45.800 euros sur le marché français.
Le Nissan Ariya débute à 45.800 euros sur le marché français. © Antoine Larigaudrie

Mais dans le segment des SUV coupés, à 45.800 euros prix d’attaque (pour la version Engage de 218 chevaux), l’Ariya offre un rapport prix/autonomie/espace vraiment très intéressant face à une concurrence plus ambitieuse, avec notamment le Skoda Enyaq Coupé plus cher de 5.000 euros, et environ 8.000 de plus pour l’Audi Q4 E-Tron, la Volkswagen ID5 ou encore le Volvo C40.

Notre modèle essayé, le Nissan Ariya Evolve 87kWh, est facturé 61.400 euros. Dans cette finition, l’Ariya est accessible à partir de 54.300 euros.
Notre modèle essayé, le Nissan Ariya Evolve 87kWh, est facturé 61.400 euros. Dans cette finition, l’Ariya est accessible à partir de 54.300 euros. © Antoine Larigaudrie

En réalité, si on regarde bien, l’Ariya vient totalement marcher sur les plates-bandes du Tesla Model Y, situé dans le même ordre de prix sur les finitions de base, et Nissan marque même des points très intéressants du point de vue des prestations, avec une modularité et un espace intérieur vraiment convaincants face à l’américain. Et avec une clientèle qui va sans doute de plus en plus aller à l’essentiel, avec des véhicules peut-être moins ambitieux point de vue performance mais meilleur marché et d’une meilleure qualité perçue, l’Arya dispose de très sérieux atouts. Le match avec Tesla risque d’être particulièrement intéressant, malgré l’avance considérable prise par l’américain.

Notre modèle à l’essai: Nissan Ariya Evolve 87kWh (61.400 euros)

Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.

Laisser un commentaire