La coentreprise de Stellantis, Mercedes et Totalenergies souhaite s’orienter vers les batteries LFP, moins chères et plus durables, ce qui nécessite « une nouvelle phase de recherche au cours des prochains mois afin d’être en mesure d’industrialiser des produits abordables ».
Le fabricant de batteries pour voitures électriques ACC a annoncé ce mardi une « pause » dans la construction de deux usines à Kaiserslautern (Allemagne) et Termoli (Italie). La coentreprise de Stellantis, Mercedes et Totalenergies a livré ses premiers packs de batteries fin 2023 depuis sa première usine dans le Pas-de-Calais (nord de la France), pour équiper la nouvelle Peugeot 3008.
Les deux autres usines, qui étaient prévues sur des sites historiques d’Opel et Fiat, des marques de Stellantis, ne vont pas sortir de terre tout de suite car ACC veut faire une pause pour faire face à l’évolution des technologies de batteries, a expliqué un porte-parole à l’AFP, confirmant des informations de presse.
« ACC adapte sa stratégie d’approvisionnement en batteries pour ajouter à son portefeuille de nouvelles chimies de cellules à faible coût, en réponse à l’évolution de la demande du marché vers des véhicules moins coûteux », a indiqué Matthieu Hubert, secrétaire général d’ACC.
4,4 milliards d’euros de dettes
L’usine française, elle, va bénéficier bientôt d’une deuxième ligne de montage, pour une petite capacité totale d’environ 30 gigawattheures. L’usine de Billy-Berclau/Douvrin produit actuellement des batteries lithium-ion NMC (nickel-manganèse-cobalt), tandis que les batteries LFP (lithium, fer et phosphate), une alternative moins chère, plus durable, mais moins puissante, équipent de plus en plus de voitures électriques, comme des BYD ou des Tesla.
Ces développements technologiques nécessitent « une nouvelle phase de recherche au cours des prochains mois afin d’être en mesure d’industrialiser des produits abordables », a indiqué Matthieu Hubert. ACC entend confirmer, avec ses actionnaires, son calendrier industriel et sa stratégie de construction « fin 2024-2025 ».
Automotive Cells Company (ACC) avait annoncé en février avoir contracté 4,4 milliards d’euros de dette pour développer ses nouvelles unités de production, auprès d’un consortium formé de BNP Paribas, Deutsche Bank, ING et Intesa Sanpaolo. Ce financement doit permettre la construction de quatre blocs de production supplémentaires sur les neuf prévus au total.
Stellantis et Mercedes sont également montés au capital d’ACC, atteignant respectivement 45% et 30% des parts environ, alors que la filiale de TotalEnergies Saft a été diluée à 25%. Au total, une cinquantaine de projets de ce type ont été annoncés à l’échelle européenne ces dernières années, pour ne pas laisser l’Europe à la merci des fournisseurs asiatiques de batteries, mais leur financement comme leurs construction restent incertains.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.