Retour de la neige, à quoi doit-on s’attendre?

La planète s’apprête à franchir de façon « inévitable » un nouveau seuil d’alerte contribuant à affecter la stabilité terrestre, selon une étude.

Une nouvelle limite dépassée? Avec l’acidification croissante des océans, la planète s’apprête à franchir de façon « inévitable » un nouveau seuil d’alerte contribuant à affecter la stabilité terrestre, sa capacité de résilience et son habitabilité, selon un rapport du Postdam Institute for climate impact research (PIK).

Les scientifiques ont défini il y a quinze ans neuf « limites planétaires », seuils physiques que l’humanité ne devrait pas dépasser si elle veut rester dans une « zone de fonctionnement sûre ». Sous l’effet des activités humaines, six de ces « limites » ont déjà été franchies ces dernières années et, selon un nouveau bilan publié lundi 23 septembre, une 7e, l’acidification des océans, s’apprête à l’être « dans un avenir proche ».

Les six limites largement dépassées concernent le changement climatique, la déforestation, la perte de biodiversité, la quantité de produits chimiques synthétiques (dont les plastiques), la raréfaction de l’eau douce et l’équilibre du cycle de l’azote (intrants agricoles). Leur situation continue de se dégrader, souligne lundi ce Planetary Health Check, un bilan de santé de la planète qui sera désormais actualisé chaque année.

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« Nous reconnaissons que la santé de la planète est aujourd’hui tellement menacée que nous, scientifiques, devons désormais prendre les devants et nous engager à produire chaque année une évaluation scientifique de l’ensemble de la santé – une évaluation des risques – à travers toutes les frontières planétaires. C’est bien plus que de la science, c’est de la science pour le changement », insiste Johan Rockstrom, directeur du PIK.

L’acidification des océans inéluctable?

Concernant l’acidification, celle-ci est liée à l’absorption du dioxide de carbone (CO2) par les océans: alors que les émissions de ce gaz à effet de serre ne cessent de croître, l’eau de mer voit son pH diminuer et devient nocive pour de nombreux organismes (coraux, coquillages, planctons…) et in fine toute la chaîne alimentaire marine, un phénomène qui réduit aussi en retour la capacité d’absorption du CO2.

« Même si l’on réduit rapidement les émissions, un certain niveau d’acidification continue peut être inéluctable du fait du CO2 déjà émis et du temps de réponse du système océanique », explique Boris Sakschewski, un des auteurs principaux du Planetary Health Check.

« Dès lors, dépasser la ‘limite’ de l’acidification océanique semble inévitable ces années prochaines », ajoute ce chercheur au PIK.

Bien en-dessous du seuil d’alerte, on trouve seulement l’état de la couche d’ozone, qui se rétablit depuis l’interdiction de substances nocives en 1987. Ce rétablissement devrait prendre encore quelques décennies, note le bilan.

Enfin un 9e élément – la concentration de particules fines dans l’atmosphère – est proche du seuil d’alerte, mais montre des signes d’amélioration grâce aux mesures prises dans certains pays pour améliorer la qualité de l’air. Les chercheurs mettent cependant en garde contre un risque de dégradation dans les États à industrialisation rapide.

Limites écologiques interconnectées

Or plus un grand nombre de limites est franchi, plus « le risque s’accroît de porter atteinte de façon permanente aux fonctions terrestres de soutien à la vie », et de voir se déclencher des points de bascule irréversibles, alertent les chercheurs.

Alors que ces neuf processus écologiques sont interconnectés, « s’attaquer à l’un nécessite de s’attaquer à tous », « une approche holistique » qui peut être « une chance de progrès durable », souligne aussi le rapport, qui veut s’adresser aux décideurs comme au grand public.

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