Une étude a alerté ce mercredi 10 janvier sur les dangers de la raréfaction de la neige sur l’approvisionnement en eau douce de centaines de millions de personnes.
Il ne faut pas se fier aux flocons qui tombent sur l’Europe depuis plusieurs jours: la raréfaction de la neige sous l’effet du réchauffement climatique menace l’approvisionnement en eau de centaines de millions de personnes, alerte une étude publiée ce mercredi 10 janvier dans la revue Nature.
Et la tendance devrait s’aggraver, estiment les auteurs, des chercheurs de l’université de Dartmouth qui ont croisé des modèles climatiques et quatre décennies de données d’observation sur les précipitations et le manteau neigeux au mois de mars, au moment où s’amorce la fonte.
80% des populations dépendantes
Selon leurs conclusions, 80% de la masse neigeuse de l’hémisphère nord se trouve dans des régions très froides, où la température hivernale moyenne est inférieure à -8°C et où le manteau neigeux est peu ou pas affecté par le changement climatique.
En revanche, les 20% restants sont dans des régions plus chaudes que ces -8°C de moyenne, un point de bascule au-delà duquel les moindres « augmentations marginales de température impliquent des pertes de neige de plus en plus forte » pour chaque dixième de degré.
Or, quatre habitants sur cinq de l’hémisphère Nord vivent dans des régions dépendant plus ou moins de ces manteaux neigeux, écrivent les auteurs.
En particulier, le sud-ouest et le nord-est des États-Unis, ainsi que l’Europe centrale et orientale ont déjà vu leur manteau diminuer de 10 à 20% par décennie depuis les années 1980, estiment les chercheurs.
Or, moins de neige signifie moins d’eau de fonte au printemps pour alimenter les rivières, les ruisseaux et les sols.
Trop de ruissellement
Les bassins fluviaux autour du Mississippi supérieur aux États-Unis et du Danube en Europe – où vivent respectivement 84 et 92 millions de personnes – ont ainsi connu une baisse de 30 et 40% de l’eau de source disponible pour cette raison.
« D’ici la fin du XXIe siècle, nous prévoyons que ces endroits seront presque dépourvus de neige à la fin du mois de mars », estime l’auteur principal, Alexander Gottlieb, doctorant de l’université Dartmouth.
Le réchauffement entraîne aussi des précipitations hivernales davantage composées de pluie que de neige, synonyme de ruissellement immédiat et de risques d’inondations, au lieu d’être stockée en altitude jusqu’au printemps et à l’été, quand les populations ont plus besoin d’eau.
Outre ces pertes de ressources en eau, une quantité moindre de neige affecte également le tourisme et les stations de ski.
De plus, cette transformation de la neige en pluie peut également nuire à la santé des écosystèmes, favorisant la propagation des parasites et rendant les forêts plus sensibles aux incendies de forêt provoqués par la sécheresse aux saisons de fonte.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.